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Émilise Lessard-Therrien devient co-porte-parole de Québec solidaire

26 novembre 2023

par : Karen Lachapelle

En août dernier, à l’annonce du départ de Manon Massé comme co-porte-parole de Québec solidaire, la Témiscamienne Émilise Lessard-Therrien se lançait dans la course. Au terme d’un automne fort occupé, les 24, 25 et 26 novembre se tenait le Congrès du parti à Gatineau. Avec un vote de 50,3% au deuxième tour face à Ruba Ghazal, elle est devenue la nouvelle co-porte-parole du parti. Sa victoire fait d’elle la première Témiscamienne à la tête d’un parti politique nationale.

Afin de se faire élire, madame Lessard-Therrien a misé sur une stratégie de terrain. « Ma première étape a d'abord été de faire de la réflexion si je voulais me lancer ou non. On se doutait que le départ de Manon s'en venait, j'y avais réfléchi un peu quand même, mais quand ça a été connu de tout le monde, c'est devenu plus facile de monter une équipe pour m'aider dans cette campagne. » Au cours de l’automne, la Témiscamienne a parcouru le Québec pour aller à la rencontre des membres. « Je suis partie sur la route pour aller rencontrer le plus de monde possible pour me faire connaître évidemment, mais surtout pour réfléchir et entendre ce que les membres souhaitent pour l'avenir de Québec solidaire. On doit avoir roulé facilement plus de 12 000 km. » Pour ce faire, madame Lessard-Therrien a effectué deux grandes tournées de trois semaines chacune, sans compter les allers-retours à Montréal. »

« J’ai ressenti beaucoup d'appétit pour que Québec Solidaire s’enracine davantage dans les régions, que les gens arrivent à mieux se reconnaître dans le discours de Québec solidaire, qu'on parle davantage de ce qui nous touche, de nos réalités, confie Émilise Lessard-Therrien. Qu’on parle de milieu de vie, des services des services publics, des enjeux qui sont propres plus aux régions peu densément peuplées. Je le sentais quand j'arrivais en Gaspésie ou au Saguenay–Lac-Saint-Jean, et que je commençais à parler, il y avait une sorte de soulagement : enfin quelqu’un qui connaît et comprend ces réalités-là. Je n'avais pas beaucoup de monde à convaincre dans les régions plus éloignées, puis il y a une volonté manifeste des membres de se reconnaître dans Québec Solidaire. »

Alors que le co-porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois mentionnait que Québec Solidaire devait réfléchir pour éviter de plafonner comme partie de l’opposition, madame Lessard-Therrien pense qu’il y a un travail important en ce sens. « Il y a des éléments qui sont propres à notre organisation interne. La force de Québec Solidaire, c'est le membership de 20-25 000 membres à travers le Québec. On est une structure qui est très décentralisée et maintenant, comment donner du sens à cette structure-là pour que nos militantes puissent vraiment contribuer et se reconnaître dans nos propositions. Je dirais qu’il y a un volet au niveau de l'organisation interne, mais après, pour éviter le plafonnement, on doit parler de ce qui nous rassemble, ce qui nous rend fiers, de ce qui nous fait vibrer en dedans et d’avoir un discours positif. Évidemment, on est un parti de l'environnement. On parle beaucoup de lutter contre les changements climatiques, mais moi, je dis qu’on devrait parler de ce qu'on va gagner sur le plan social à lutter contre les changements climatiques. On va gagner en résilience, en liens sociaux, en sentiment d’appartenance. J'aime beaucoup parler de souveraineté alimentaire et pour moi, c'est une façon aussi de lutter contre les changements climatiques. Si on se réapproprie notre système alimentaire pour manger de proximité, on va s’éviter beaucoup de déplacements. Notre système alimentaire, en ce moment, repose sur les importations. Si on est capable de gagner en autonomie, qu'on est capable d'avoir des infrastructures de transformation qui sont décentralisées, on va faire de gros gains, oui d'un point de vue environnemental, mais en termes de résilience, de fierté. Nos producteurs agricoles alimentent nos hôpitaux, nos CHSLD, nos écoles, c’est extraordinaire. L’alimentation, c’est universel, tout le monde aime manger et on est tous chauvins de nos produits locaux, ça, c'est un exemple, c'est pour moi une façon de parler positivement de certains enjeux et de solliciter la fierté. »

Encore galvanisée par cette victoire, la nouvelle co-porte-parole doit maintenant à se familiariser avec son nouveau rôle et sa nouvelle équipe de travail. « J’ai une semaine chargée d’entrevues qui m’attend pour ensuite rentrer à la maison. Après, je vais me déplacer à Québec pour la dernière semaine à l’Assemblée avant les vacances. Je compte aussi assister au Congrès de l’UPA. »

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