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Des méfaits dans les écoles du CSSLT

28 février 2024

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

Le lundi 19 février dernier, Pierre Côté lançait un véritable cri du cœur sur Facebook. Dans son message, on pouvait lire à quel point il était découragé, désespéré et même frustré de constater les méfaits perpétrés dans certaines écoles du Centre de services scolaire du Lac-Témiscamingue.

Des comportements décevants

En effet, la veille de sa publication, des matchs de volleyball se déroulaient dans trois écoles du CSSLT : Rivière-des-Quinze à Notre-Dame-du-Nord, Marcel-Raymond à Lorrainville et Saint-Gabriel à Ville-Marie. L’événement rassemblait de jeunes athlètes du Témiscamingue et de l’Abitibi. Au terme de cette journée, le constat a été désastreux : déchets un peu partout dans les vestiaires et les cafétérias, introduction dans des zones non autorisées, bris d’une lumière, vol de jus, mélange d’épices dans une cuisine, etc. Pierre Côté, qui est à la fois entraîneur, responsable du mouvement Tamia, représentant RSEQ pour le CSSLT et enseignant en éducation physique et à la santé, dénonce la situation.

Un phénomène qui perdure

Selon lui, le phénomène est récurrent lors des tournois scolaires et il a pris de l’ampleur depuis quelque temps dans les différentes écoles hôtesses sur l’ensemble du territoire de l’Abitibi-Témiscamingue. Le constat serait unanime de la part des responsables de sports. « On a une problématique au niveau de nos jeunes – participants, spectateurs, parents. C’est un constat de société. On ne veut pas trouver de coupable. On ne veut pas savoir qui c’est. On aimerait connaître la solution. » Et la situation est encore plus préoccupante avec les plus jeunes, les athlètes de la première et de la deuxième secondaire.

Les notions de propreté, de respect des lieux et de l’environnement, de la conscience humaine semblent avoir été oubliées. « Je ne comprends pas le pourquoi qu’on fait ça. Qu’est-ce qui amène ça? Qu’est-ce qui crée ça? » Monsieur Côté mentionne à quel point il est difficile d’imposer des règles strictes, des règles de vie « normales » sans se faire accuser d’être trop sévère. Il parle de la grande banalisation des gestes commis et de la déresponsabilisation qui prédomine.

Des conséquences à envisager

« Quand on les prend sur le fait, on intervient. Mais il se passe quoi? Il ne se passe rien. Je suis en train de travailler sur un dossier où est-ce qu’on pourrait mettre une sanction, une pénalité. Des jeunes sur le terrain qui vont avoir un mauvais comportement, on va leur donner une pénalité, un carton rouge ou une expulsion. Mais en dehors du terrain, en dehors du match, un athlète reste un athlète et il a son rôle à jouer là-dedans. Est-ce qu’on va suspendre des jeunes qui ont un mauvais comportement en dehors du terrain? Moi, je pense qu’il faudrait s’enligner là-dessus. »

Pierre Côté parle de conséquences qui surviennent lors de situations plus extrêmes, comme dans le cas de consommation de drogue ou d’alcool, par exemple, mais pour les autres comportements, comme celui d’errer dans les endroits non permis, de jeter des déchets un peu partout, de briser des trucs, ça semble banaliser. Et de trouver les coupables est une tâche difficile. Les jeunes se protègent entre eux, ne se dénoncent pas. Mais avant d’en arriver là, le représentant RSEQ croit qu’il y a un travail de conscientisation qui doit être fait en amont.

Sur une note plus positive

Monsieur Côté avoue que sa publication sur Facebook a suscité beaucoup de réactions. Les commentaires et les partages sont nombreux. En mars, d’autres tournois sont à venir dans les écoles du CSSLT. « Mon message est aussi pour la suite des choses. J’espère que ça va changer. » Et d’un point de vue plus positif, il dit avoir pu compter sur l’aide des athlètes plus matures et plus impliqués pour ramasser les dégâts, notamment dans les vestiaires et la cafétéria. Pour lui, il est important de ne pas oublier de remercier ces jeunes qui se comportent bien, qui forment la majorité, parce qu’on a souvent tendance à accorder trop d’énergie à « ce 5 % ou ce 10 % de ces élèves-là qui grugent 100 % de notre temps ».

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