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Un spectacle d’humour pour conscientiser

8 mars 2024

par : Marie-Soleil Legendre | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

photo : gracieuseté de Jacinthe Marcoux

Ça gronde : c’est le thème de la Journée des droits de la femme que le Collectif du 8 mars, organisme qui œuvre à la promotion de cette importante journée, a choisi cette année. Ce slogan se veut représentatif des nombreuses crises qui affectent la société actuelle. En harmonie avec ce thème, le Centre de Femmes du Témiscamingue avec le CALACS et la maison d’hébergement l’Équinoxe ont décidé de présenter un spectacle d’humour sur la culture du viol. En effet, Fuck la culture du viol, mettant en vedette Emna Achour, Garihanna Jean-Louis, Coralie Laperrière et Coco Belliveau sera présenté gratuitement le mercredi 6 mars au Théâtre du Rift.

Jacinthe Marcoux, co-gestionnaire au Centre de Femmes du Témiscamingue, explique que l’équipe « a choisi de faire un spectacle d’humour parce que le message passe souvent mieux comme ça. C’est une autre façon de faire passer un message et on rejoint du monde qu’on ne rejoindrait pas normalement avec ce type de spectacle là. Avec le thème de Ça gronde, la culture du viol pour nous, ça n’a plus de sens. En 2024, est-ce qu’on peut encore croire qu’on se fait faire des blagues sur notre corps, sur notre sexualité, qu’on se fait encore agresser sexuellement? Comment ça se fait qu’au Québec on ne soit pas capable d’être en sécurité partout? Ça gronde. Et comme quand tu blâmes les gens, ça ne passe pas bien, on a opté pour l’humour. »

Le spectacle est ouvert aux personnes de tout genre. Toutefois, un carré de cuir sera remis à tous les hommes qui seront présent dans le cadre de la campagne Moose Hide, auquel adhère le Centre de Femme depuis un moment déjà. « Au centre, on ne fait pas souvent des activités qui sont aussi ouvertes aux hommes. Pour s’assurer que les femmes qui sont là se sentent en sécurité, ce qu’on a choisi de faire, c’est de remettre un morceau de cuir qui symbolise la campagne, qui témoigne de l’engagement des hommes à s’opposer publiquement à la violence à l’égard des femmes et des enfants. C’est une campagne canadienne et nous on préconise ça. Ça fait quelques fois qu’on l’utilise », explique madame Marcoux.

L’importance de la solidarité féminine

Depuis les dernières années, l’augmentation de la clientèle du Centre de femmes permet à de plus en plus de se rencontrer, créer des liens et se soutenir entres elles. « Ce qu’on remarque, c’est qu’il se tisse des amitiés ici. Les femmes se croisent ici et ne se croiseraient pas ailleurs. Elles ne font pas du tout le même travail, il y en a qui ne travaille pas ou qui travaille en télétravail. On fait des projets communautaires aussi qui favorisent la solidarité. Il y a des ateliers de développement personnels le mercredi après-midi depuis des années et il y a des femmes qui se sont connues ici et qui sont devenues de meilleures amies. Avec tout ce qui se passe aujourd’hui, on ne peut pas se passer de la solidarité toute courte, et la solidarité féminine, c’est une coche de plus parce qu’entre nous, on se comprend facilement. On le voit dans les yeux des femmes qu’elles ont de l’empathie envers les autres. Ce regard-là est apaisant et rassurant. On est encore dans une société où les femmes ne sont pas en sécurité partout, bien elles le sont ici et elles le savent », termine Jacinthe Marcoux.


Texte du Collectif du 8 mars sur le thème: Ça gronde en dedans, ça gronde en dehors, ça gronde partout. Partout, les inégalités. Partout, les violences. Partout, les crises. Crise climatique, crise du logement, crise de nos services publics, crise de confiance en nos systèmes. Nos systèmes défaillants, dépassés, à bout de souffle. Nous aussi, on est à boutte. En colère. Et on a peur, parfois. C'est vrai, notre feu pourrait s'éteindre, anéanti par nos peines et nos pleurs. Mais non. Il s'attise, il grandit. Il se nourrit des luttes des unes, s'alimente de l’indignation des autres. Ça gronde, ça bouillonne et ça fulmine. Ça explosera. Ça explose déjà de ce feu qui peut soigner, qui peut solidariser. De ce feu qui peut tout changer.

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