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À la découverte des trésors de la forêt

31 mai 2021

par : Karen Lachapelle

photo : Roger Larivière

En Abitibi-Témiscamingue, lorsque l'on veut en apprendre sur les champignons, les plantes sauvages ou encore l’écologie, un nom revient incessamment : celui de Roger Larivière, un expert dans le domaine. Au fil des années, il n’a cessé d’approfondir ses connaissances qu’il transmet avec entrain et passion. Claires et vulgarisées, ses explications permettent même aux plus novices dans la matière de s’y retrouver facilement. À discuter avec lui, on a la piqure, assurément!

« J'ai découvert les plantes à ma 2e année d'université. Je suis tombé dans la potion magique des plantes », relate avec humour l’homme de 72 ans. Bachelier en biologie de l'université d'Ottawa, il est devenu, selon ses dires, un fanatique, voire même, agressif par rapport à la forêt et ses plantes. Avec quelques collègues, Il adorait vouloir cueillir la plante unique. « J’ai lu beaucoup sur le sujet, je voulais toujours en savoir davantage. » En ce qui concerne les champignons, c'est lors d'études en France et en Algérie, en 1975 et 1976, qu'il découvre que les Français partaient à la cueillette de champignons en forêt. Il est alors fasciné par cette expérience qu’il a ramenée avec lui. De retour en région, il a continué d’approfondir ses connaissances. Professeur pendant de nombreuses années au Cégep de l'Abitibi-Témiscamingue, notamment en technique forestière, cet homme adore le terrain et tout ce qui s'y rapporte.

Au début des années 80, il a commencé à donner des ateliers sur le sujet et depuis, ça n’a jamais arrêté! Quelles sont les étapes pour devenir un bon cueilleur de champignons? « Premièrement, il faut avoir peur de toucher aux champignons sans avoir la connaissance nécessaire. Il y en a deux ou trois mortels en région, donc c'est une question de santé et sécurité. D'autres peuvent être toxiques, selon la gradation, mais on préfère ne pas être malade! Deuxièmement, il faut s'émerveiller par la beauté des champignons, leur couleur, leur odeur, leur texture. Il faut apprendre à les apprivoiser. Troisièmement, l'achat d'un livre qui vulgarise bien les connaissances sur les champignons est une autre étape. Il est important que le livre ait beaucoup d'images. Quatrièmement, suivre un atelier avec un expert dans le domaine », conseille-t-il. Avis aux intéressés, au début septembre, monsieur Larivière sera de passage au Fort-Témiscamingue afin de partager sa passion pour les champignons.

« Lorsque je termine mes ateliers, je fais toujours une dégustation de champignons qu’on a ramassés. On les classe et ensuite on les cuisine individuellement pour en connaître le goût. À la fin d'un atelier, on a touché, senti, on a découvert où poussent les champignons. On est capable facilement de repérer deux ou trois espèces. L'objectif, bien entendu, est de se rendre autonome et d'en apprendre toujours plus sur le sujet. »

Pour l’expert, la question « ça se mange-tu? » n'est pas la bonne. « Il faut d'abord et avant tout connaître son nom. Il faut avoir une description de l'endroit de la cueillette. » Le site Myco Québec peut aussi servir de référence. Mis à jour régulièrement, le seul hic de ce site, selon monsieur Larivière, est le vocabulaire plus complexe pour les novices.

Toujours pour les amateurs de la forêt, monsieur Larivière rappelle que c’est présentement la période des têtes de violon. « Cette année, nous avons un mois d'avance par rapport aux autres années. Les têtes de violon poussent très bien dans un milieu humide. Il faut quand même rester vigilant, car les fougères peuvent être toxiques, mais les têtes de violon sont faciles à identifier. » On les reconnaît à leurs écailles brunes faciles à enlever, à l’absence de poils, à la section de la tige en forme de « U » et à la disposition des pousses en couronne. Enfin, elles mesurent moins de 15 cm.

« Ce que je souhaite le plus, c'est que les gens apprivoisent la nature. Nos ancêtres ont mangé ce qui les entourait. Ils se soignaient avec des plantes qu'ils trouvaient. Je conseille bien entendu de commencer par les plantes. C'est beaucoup moins dangereux de s'intoxiquer qu’avec les champignons. Cependant, lorsqu’on est bien accompagné, la cueillette de champignons est une expérience incroyable. »

Pour en découvrir davantage sur le sujet, il est possible de consulter le site de Roger Larivière (www.naturat.ca) ou se procurer un de ses livres (Champignons comestibles de la forêt boréale ou encore Plantes sauvages de la forêt boréale).

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Cèpe

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Champignon crabe

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Chanterelle

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Lépiote Déguenillée

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Tête de violon

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