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Chronique estivale : Des commerces ancrés dans le paysage témiscamien

24 juillet 2021

par : Dominique Roy

photo : Courtoisie

La chronique estivale 2021 présente des entreprises d’ici, en affaires depuis tellement d’années qu’elles font maintenant partie intégrante de l’identité témiscamienne. La riche histoire de notre territoire, c’est aussi celle de ces commerces qui font partie de notre vitalité et de notre dynamisme économique.

DE LA BEURRERIE LAFRENIÈRE AU GROUPE LACTALIS

L’usine Lactalis, située au 9, rue Lafrenière, à Laverlochère, est un moteur économique important pour la région et, bien sûr, pour la municipalité.

En 1927, Armand Lafrenière fonde la Beurrerie Lafrenière. Plus tard, il initie ses enfants au métier de beurrier. Trois de ses fils démontrent un vif intérêt pour cette entreprise familiale. En 1970, Roger, Ronald et Normand achètent donc l’usine de fabrication alors que leur père prend sa retraite de façon partielle, assurant la présidence de celle-ci jusqu’en 1978.

En 1979, la famille Lafrenière vend le tout à Labatt qui devient ensuite une division d’Ault Foods. Parmalat prend les rênes en 1997. En 2011, le Groupe Lactalis devient l’actionnaire majoritaire de Parmalat pour finalement être l’acquéreur principal.

Au fil des ans, l’entreprise connaît une grande expansion. Au milieu des années 1960, la Beurrerie Lafrenière fait l’acquisition des beurreries présentes ici et à là sur le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue. Elle fait aussi l’acquisition de la laiterie Dallaire de Rouyn-Noranda en 1974 et de la fromagerie de Thornloe en 1982.

Quelques faits saillants

Dans le livre Laverlochère, produit par la Société nationale des Québécois d’Abitibi-Témiscamingue, Armand Lafrenière fournit quelques chiffres tirés de son rapport annuel de 1942. On peut y lire qu’un total de 157 623 livres de beurre ont été moulées, une valeur de 53 661,07 $. Le lait nécessaire à la fabrication provient de 112 agriculteurs et plus précisément de 1203 vaches. Le rapport mentionne également que la Beurrerie Lafrenière a reçu une subvention gouvernementale totalisant 0,06 $ la livre de gras pour la période de 6 juillet au 31 décembre 1942, la somme totale de cette subvention s’élevant à 4 750 $. « Monsieur Lafrenière est d’avis que la sécheresse de l’été dernier a diminué beaucoup la production; qu’en temps normal, elle aurait aisément atteint 200 000 livres. » Cette quantité de livres de beurre, autrefois produite annuellement, correspond, en 2021, à l’équivalent de deux bonnes journées de production. Il faut dire que les équipements se sont modernisés depuis l’arrivée de l’automatisation et de la robotisation.

Le 17 mai 1999, lors d’une conférence de presse à Laverlochère, Aliments Parmalat inc. annonce en grande pompe l’obtention de son certificat d’enregistrement à la norme internationale ISO 9002. Michel Guimond, directeur général de l’entreprise à cette époque, souligne avec fierté qu’il s’agit de la première usine du groupe Parmalat Canada à recevoir cette distinction reconnue internationalement. Dans La Frontière du 26 mai 1999, le journaliste Ghyslain Loiselle rapporte les paroles de monsieur Guimond : « Notre système qualité répond aux exigences de la norme ISO 9002 depuis la prise des commandes jusqu’à l’entreposage et l’expédition aux clients, en passant par la réception des produits laitiers et leur transformation. » L’article mentionne également que l’usine de Laverlochère s’était fixé l’objectif d’accroître sa production de 40 % avant l’an 2000, but qui a même été dépassé. Cette certification fait aussi l’objet d’une résolution lors de la séance ordinaire du 19 mai 1999 de la MRC de Témiscamingue; le conseil tenant à rendre hommage à cette entreprise de la région qui transforme une vaste gamme de produits industriels, dont le beurre et différentes catégories de poudre de lait. Dans cette résolution, on y apprend que les achats en région de produits laitiers sont évalués à 32 M$ et que l’entreprise compte 61 employés. Le slogan de la compagnie à cette époque : « La passion d’être les meilleurs ».

Aujourd’hui

Le Groupe Lactalis, multinationale française aujourd’hui propriétaire de l’usine de Laverlochère-Angliers, occupe le 1er rang mondial des produits laitiers, le 3e rang mondial des produits laitiers bios et le 18e rang mondial en agroalimentaire. En 2020, les chiffres précisaient que Lactalis employait environ 85 000 salariés, dans 51 pays, répartis dans 266 sites industriels à travers le monde. Son chiffre d’affaires : 21,1 milliards d'euros.

Ici, à l’usine de Laverlochère-Angliers, c'est l’équivalent de 4 millions de litres de lait par semaine qui y subissent une transformation. Près de 8 millions de kilos de beurre, principalement de marque Lactantia, et environ 23 millions de kilos de poudre de lait sont fabriqués annuellement. La qualité est toujours au rendez-vous avec la certification HACCP (un système de travail qui assure la sécurité alimentaire dans tous les aspects du processus de transformation) maintenant en place chez Lactalis Laverlochère.

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