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L’auberge Jodoin restaurée au Parc national d’Opémican : Un bijou patrimonial

22 juillet 2021

par : Marjorie Gélinas

En plus des nombreuses activités de plein air qu’on peut y pratiquer, on peut maintenant visiter au Parc national d’Opémican le 2e plus vieux bâtiment du Témiscamingue, âgé d’environ 140 ans : l’auberge Jodoin, nommée après l’une des plus importantes familles pionnières du Témiscamingue.

Les humeurs de dame Nature

C’est presque devenu une tradition pour le dernier-né du réseau de la Sépaq; les éléments se déchaînent souvent à la veille des événements qui y ont lieu. « On est chanceux avec les défis », a souligné le directeur du Parc national d’Opémican, Ambroise Lycke, lors de son mot d’ouverture à l’inauguration de l’auberge Jodoin qui a eu lieu le mardi 20 juillet dernier. « En 2018, lors de notre ouverture, on avait des feux de forêt; en 2019, on avait un pont qui se faisait emporter; en 2020, on a eu la COVID, mais ça, tout le Québec l’a vécu aussi et, pas plus tard qu’hier soir, on avait des vents incroyables avec des orages. Vous avez remarqué : on n’a pas d’électricité, on a plein d’arbres, on a travaillé d’arrache-pied cette nuit pour régler cette situation et en venir à cette belle conférence de presse qu’on a aujourd’hui. »

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Un chantier d’envergure

1,7 millions de dollars ont servi à la restauration du bâtiment et les travaux ont été réalisés par une entreprise locale; Construction N.G.Roy – Construction Girard. Le projet était de taille. « Nous avons coupé le bâtiment et en avons déplacé une partie pour refaire la fondation sous l’une des sections », explique Éléna Ten Have, technicienne et chargée de projet pour l’entreprise. « Cela a révélé des artéfacts et les travaux ont été stoppés pendant quelques semaines pour des fouilles archéologiques. »

En effet, une équipe de huit archéologues, soutenus par les membres des communautés des Premières Nations de Kebaowek et de Wolf Lake, ont travaillé près d’un mois afin d’y récupérer des pointes de flèches, des foyers autochtones, des poteries, des pièces de monnaie des années 1858 à 1901, un dé à coudre et des médaillons de cuivre. Ces trouvailles démontrent la présence et l’activité des communautés autochtones sur ce territoire à une époque.

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Une forge, un hangar à estacades, un moulin à scie, la maison du surintendant, un garage, des rampes de mise en cale sèche ainsi que des quais entourent l’auberge Jodoin sur la Pointe Opémican. D’autres travaux de restauration, qui devraient être complétés d’ici la fin de 2022, permettront de redonner à ces autres infrastructures historiques leur allure de l’époque

Une mission de conservation

La mission première des parcs du réseau de la Sépaq est de mettre en valeur les territoires qui lui sont confiés par le gouvernement du Québec ainsi que d’en assurer la pérennité au bénéfice de sa clientèle, des régions du Québec et des générations futures. Tous les aménagements qui y sont réalisés doivent avoir un impact minimal sur la faune et la flore. « On a des martinets ramoneurs dans les cheminées du bâtiment ici et on a dû composer avec la présence de ce citoyen-là, qui habite notre parc, pour s’assurer de poser des gestes responsables dans la restauration, dans le respect de l’habitat de cette espèce menacée au Canada », a souligné le directeur général des parcs nationaux et des campings de la Sépaq, André Despatie.

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La valeur historique du lieu devait aussi être préservée. « La mise en valeur d’un parc national ça n’est pas qu’un territoire ou un milieu naturel, c’est aussi la vie qui a composé un site; l’historique et le patrimoine », a ajouté André Despaties. C’est la raison pour laquelle des archéologues et des historiens ont veillé à ce que les travaux soient faits dans le respect de l’intégrité et de l’histoire du bâtiment.

« L’auberge sera un centre d’interprétation », a expliqué monsieur Despaties. Des photos d’époque en grand format sont d’ailleurs déjà installées pour témoigner de l’histoire de l’occupation de ce bâtiment. « Seront ajoutés des jeux pour les enfants, des panneaux d’information, une carte animée, des boîtes à souvenirs avec du contenu audio et plus encore. Tout ça va se déployer de façon progressive », a décrit le directeur général des parcs nationaux et des campings de la Sépaq.

Une fierté régionale

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« Dès sa première année d’ouverture en 2019, le Parc national d’Opémican constituait l’une des 11 destinations à voir au monde. C’est le National Geographic qui le spécifiait. On est très fiers que ce soit au Témiscamingue », a souligné d’entrée de jeu Claire Bolduc, la préfète de la MRC de Témiscamingue, lors de son intervention. Elle a également rappelé que la MRCT est la seule MRC au Québec ayant osé accorder à ses citoyens une réduction de 50 % du droit d’entrée journalier et de 25 % de la carte annuelle dans un parc national.

Comme les autres orateurs présents, madame Bolduc a tenu à applaudir les efforts de monsieur Pierre Gingras, un citoyen qui, depuis les années 80, réclame que l’on fasse de ce secteur un parc national. La préfète a également exprimé son enthousiasme face à la collaboration avec les Premières Nation de Kebaowek et de Wolf Lake dans la réalisation de ce projet. « Ce parc national a donné de l’espace pour créer des partenariats extraordinaires. Des partenariats culturels, des partenariats d’affaires, des partenariats de voisinage. Surtout, ce sont des partenariats qui développent le respect et l’amitié entre les différentes communautés et ça, ça n’a pas de prix. »

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De gauche à droite : Monsieur Pierre Gingras; Chief Lisa Robinson, Wolf Lake First Nation; Chief Lance Haymond, Kebaowek First Nation; madame Claire Bolduc, préfète de la MRC de Témiscamingue; monsieur Ambroise Lycke, directeur des parcs nationaux d’Opémican et d’Aiguebelle; monsieur André Despaties, directeur général des parcs nationaux et des campings de la Sépaq; monsieur Pierre Dufour, ministre des forêts, de la faune et parcs; monsieur Yves Ouellet, maire de Témiscaming et monsieur Martin Lefebvre, représentant pour la Ville de Ville-Marie.

Crédit photos avant et pendant les travaux de restauration : Construction N.G. Roy - Construction Girard

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