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300 ans d’histoire au Fort-Témiscamingue

31 août 2021

par : Claudie Hamelin

C’est au lieu historique national d’Obadjiwan-Fort-Témiscamingue, le 26 août dernier, qu’a eu lieu le dévoilement de l’œuvre « La mémoire du temps », crée par Karl Chevrier, artiste de la communauté Timiskaming First Nation, et Christian Paquette, artiste en arts visuels et en métiers d'art. Cette création raconte les 300 ans de l'établissement d’un poste de traite de fourrure de la Nouvelle-France en pays algonquin ainsi que la rencontre des deux peuples. Elle rappelle également la contribution des commerçants et des Algonquins dans l’histoire. Marlyn Rannou a, quant à elle, composé un texte, en français, en anglais et en algonquin, qui complète bien les œuvres. Ce texte sera exposé sur un panneau près de l’œuvre très prochainement. Pour l’occasion, RoseAnne Archibald, cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations (APN) et Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) étaient sur place.

« Tu es de toutes les couleurs, ni blanc, ni noir. Tu es au détroit du Lac-Aux-Eaux-Profondes, au cœur du territoire, de notre monde. Tu es lieu de rencontres et d’alliances. Tu es d’échange et de commerce. Lieu-racine, tu es d’histoire, de mémoire et d’espoir. »
- extrait du texte de Marlyn Rannou

Il y a deux ans, les Amis du Fort-Témiscamingue ont contacté monsieur Paquette pour mettre en œuvre un visuel qui raconte 300 ans d’histoire. Il a trouvé l’inspiration lors d’une exposition au théâtre du Rift, une sculpture d’oiseau réalisé par Karl Chevrier. L’aigle était sur un socle fixe et Christian Paquette a voulu le libérer pour qu’il puisse voir d’autres cieux et d’autres lieux. Monsieur Chevrier a accepté de faire les modifications sur sa sculpture pour participer au projet. Pour réaliser l’œuvre, des matériaux que les Premières Nations utilisaient, tels que le bois et le cordage, ont été repris par monsieur Paquette. Monsieur Chevrier, quant à lui, a utilisé l’aluminium, un produit industrialisé que les allochtones ont apporté, pour créer son aigle.

oeuvre de Karl Chevrier 3.jpg

Lors de son allocution, monsieur Chevrier a expliqué que le côté spirituel arrive en premier dans la culture autochtone et l’importance de l’aigle, l’oiseau le plus fort et un messager du créateur. Dans le tipi, le toit est fait comme un nid d’aigle pour que lors des cérémonies, les messages puissent passer par le nid du tipi pour atteindre le créateur. Pour cet artiste autochtone, l’œuvre représente « l’échange de culture, l’équilibre entre les peuples, de marcher côte à côte comme avec un ami, penser à ce qui s’en vient, à où on va. »

oeuvre de christian paquette 3.jpg

Tous les éléments utilisés pour la réalisation de l’œuvre ont une évocation. La roue de médecine représente le mouvement de pagaies des canots des Premières Nations. L’arbre placé dans la roue de médecine représente la vie; les petites branches, les défis quotidiens; les grandes branches, les défis à long terme, nos objectifs, nos aspirations; les racines, ce qui nous ancre au sol, dans nos valeurs; le tronc représente tous nos acquis, nos compétences, nos ressources, nos bases pour les générations à venir; dans le tronc, les deux visages face à face représentent les deux nations qui consolident leurs fondations. Il y a 12 branches pour les 12 mois de l’année. Les cordes beiges représentent le peuple allochtone tandis que les cordes des autres couleurs représentent les nations autochtones qui se donnent la main pour avancer.

crédit photo Fort Temiscamingue, photo M. chevrier, M. paquette, Mme Bolduc, Mme Archibald et M. picard.JPG

Rappelons que les Amis du Vieux-Fort, en collaboration avec Marlyn Rannou, ont élaboré ce projet afin de commémorer le 300e de l’établissement de ce poste de traite soit de 1720 à 2020. Les Amis du Vieux-Fort est un organisme à but non lucratif qui organise différents projets afin de dynamiser le lieu historique national d’Obadjiwan-Fort-Témiscamingue. Il gère la boutique du Fort afin de promouvoir les produits régionaux et des articles à caractère historique pour enrichir l’offre de services aux visiteurs. Il réinvestit tous les profits générés par les ventes dans différents projets tels que le four à pain, l’exposition Hutchinson (installée dans le corridor menant au sous-sol). Aussi, il gère différents projets initiés par Parcs Canada comme l’aire de jeux, installée en début d’été. L’organisme est composé de cinq membres : Noël Grenier, Pierre Gauthier, Camille Harvey, Annie Presseault et Réjeanne Lemire, présidente des Amis du Vieux Fort.

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