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Émilie B. Côté : De Ville-Marie à Kamouraska

7 septembre 2021

par : Moulay Hicham Mouatadid | Journaliste de l'Initiative de journalisme local

photo : Émilie B. Côté - Crédit photo : Émilie Rondeau

L’artiste témiscamienne Émilie B. Côté a participé à une résidence d'artiste d'une semaine, sous le commissariat d'Éric Mattson, chez VRillE Art Actuel, un espace de recherche et création nomade. D’abord prévue en 2020, la résidence de madame B. Côté s’est finalement tenue à Kamouraska du 25 août au 1er septembre 2021.

« En 2019, dans le cadre d'une résidence d'artiste au Rift sur la thématique du territoire, j'ai créé des cubes de ciment dans lesquels étaient insérés des mousses et du lichen, avec comme intention de mettre en lumière le combat qu'entreprend le règne végétal dans un environnement de plus en plus soumis à la présence humaine. Les formes faisaient aussi écho à la poésie qui se dégage lorsqu'un pissenlit pousse à travers la fente d'un trottoir; c'est la vie qui se fraye un chemin dans un environnement hostile. J'ai eu à ce moment la visite d'un commissaire, Eric Mattson, qui s'est intéressé à mon travail et qui m'a invité à travailler avec lui pour un projet. Le rôle d'un commissaire est de concevoir des expositions ou des résidences en regroupant des artistes qui travaillent avec la même thématique, ou qui ont un travail qui se répond, puis de documenter le processus de création des artistes. Nous sommes donc six artistes qui travaillent sur la thématique du territoire, mais sur des territoires complètement différents, et à des moments différents », explique Émilie B. Côté.

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La résilience des plantes

L’artiste avait comme sujet d’expérimentations la résilience des végétaux, et la survie des organismes vivants dans les milieux hostiles. « Je me suis intéressée au fleuve parce qu'ayant grandi au Témiscamingue, c'est un environnement que je connais très peu, et j'ai constaté que les végétaux qui y vivent ont une résilience hors du commun. Ils s'accrochent à la roche pour y pousser et résistent aux grands vents et aux marées », indique-t-elle. « J'ai donc parcouru les berges du fleuve Saint-Laurent, puis les forêts du Kamouraska, pour récolter différents végétaux qui étaient, pour la plupart, nouveaux pour moi. J'ai ensuite réalisé des échantillons pour les soumettre à différentes conditions : parfois dans le plâtre, parfois dans le ciment, parfois dans l'argile récoltée dans le fleuve. J'aimerais éventuellement réaliser des sculptures de béton avec des intégrations de végétaux qui pourraient survivre sur une longue période. Cette résidence m'a donc permis d’effectuer les recherches nécessaires pour la poursuite de mon travail en sculpture. C'est aussi la vocation des résidences, prendre un moment pour expérimenter et faire de la recherche sur un sujet donné », a-t-elle ajouté.

Un meilleur réseautage

À noter que l’un des diffuseurs au Kamouraska est VRillE Art Actuel, qui se spécialise dans les résidences d'artistes en plein air. L’accueil de VRillE Art Actuel permet un meilleur réseautage ainsi que la diffusion du travail sur les réseaux sociaux, mais aussi de créer un moment de rencontre avec le public et le milieu culturel de là-bas. Émilie B. Côté a été accueillie à St-Jean-Port-Joli où elle était logée, et on lui a indiqué les endroits où aller explorer, ce qui facilite grandement la venue d'un artiste sur un territoire inconnu.

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Comprendre les dynamiques du milieu culturel

Ce séjour artistique est accompagné naturellement par des défis organisationnels et pédagogiques. « Travailler loin de mon domicile et mon atelier est un défi en soi. Mes points de repère habituels sont absents et je suis hors de ma zone de confort. Je n'ai pas l'habitude de travailler avec quelqu'un qui observe mes actions, c'est nouveau pour moi d'être accompagnée par un commissaire qui alimente la discussion sur ce que je produis et sur ma façon d'aborder la création. Mais c'est précisément ce qui fait en sorte que l'expérience est riche de sens », souligne Émilie B. Côté. « Les discussions avec Eric Mattson sur mon propre travail me permettent de le regarder autrement, puis rencontrer les artistes d'ici me permet de comprendre les dynamiques du milieu culturel d'une autre région rurale. Je suis une artiste, mais étant aussi directrice artistique au Centre d'exposition du Rift, cette expérience est enrichissante pour moi tant au niveau artistique qu'en tant que diffuseur en arts visuels. »

Emilie BC - Crédit photo Émilie Rondeau.jpg

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