Le Rift, à l’instar de toutes les organisations culturelles au Québec, a été frappé de plein fouet par la crise sanitaire qui perdure depuis le 13 mars dernier. Le principal diffuseur d’art et de culture au Témiscamingue qui comprend le cinéma, la salle de spectacles et le centre d’exposition tous situés à Ville-Marie, s’est vu obligé de fermer au public l’ensemble de ses installations.
Le 4 mai dernier, le Rift annonçait par voie de communiqué et sur ses réseaux sociaux le report de la 15e édition de la Biennale Internationale d’Art Miniature à l’été 2021. Le spectacle-bénéfice permettant au Rift de se procurer une partie de son financement a, quant à lui, été annulé. Au moment d’écrire ces lignes, près de deux mois après le début de la crise entourant la COVID-19, on ne sait toujours pas à quel moment le Rift pourra reprendre ses activités.
Cette incertitude génère beaucoup de stress pour Amélie Cordeau, directrice-générale du Rift, comme pour tous les diffuseurs professionnels du Québec. En effet, le milieu culturel québécois est en ce moment confronté au néant, puisqu’aucune directive claire n’a encore été émise concernant la reprise de ce secteur d’activité si cher à la Belle Province.
La directrice-générale du Rift demeure toutefois optimiste : « J’ai bon espoir que le cinéma puisse ouvrir cet été. Du côté des arts visuels, l’aménagement est déjà pensé pour la réouverture de la salle d’exposition. » Avec la salle de cinéma qui est rarement remplie à pleine capacité, il est tout à fait possible de présenter des films tout en respectant les mesures de distanciation. « En semaine, la salle d’exposition accueille rarement plus de quelques personnes par jour », ce qui permet à Amélie Cordeau de croire que la réouverture de la galerie du Rift sera aussi possible au cours de la saison estivale.
Pour madame Cordeau, la plus grande problématique se situe au niveau des arts de la scène. Selon elle, il est inconcevable de présenter des spectacles en réduisant le nombre de spectateurs admis dans la salle, entre autres en raison de l’aspect financier. Dans les différents comités sur lesquels elle siège, des alternatives ont été suggérées. « On parle notamment de spectacles virtuels, mais je m’y oppose. Pour moi, les arts de la scène sont un art vivant, qui implique un contact entre l’artiste et le public. » Elle se questionne également sur l’après-COVID : « La peur est si bien ancrée chez les gens. Seront-ils au rendez-vous lorsque les conditions permettront la reprise normale des activités? »
Comment soutenir la culture au Témiscamingue? « L’initiative #billetsolidaire a été lancée. Il s’agit, lorsqu’on peut se le permettre, de ne pas se faire rembourser ses billets de spectacle », mentionne Amélie Cordeau, qui ajoute que la population répond positivement à ce mouvement. Devenir membre du Rift, malgré l’incertitude qui plane actuellement, permettra également à l’organisation de reprendre sa mission d’offrir un large éventail d’activités culturelles au Témiscamingue dès que les instances gouvernementales le permettront.