Alors que l’unité obstétrique est fermée depuis le 28 avril à l’hôpital de Ville-Marie, la députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien, jointe par l’Ordre des sages-femmes du Québec, propose de moderniser la Loi sur les sages-femmes afin d’étendre leur pratique à la santé de la femme en général et non seulement aux actes liés à la grossesse et à l’accouchement.
Au Québec, la profession de sage-femme, accessible grâce à la formation universitaire de 132 crédits, d’une durée de quatre ans et demi, est offerte exclusivement à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Son exercice se limite pour l’heure au suivi de grossesse, à l’accouchement (où elles doivent être deux) et au suivi pendant les six premières semaines de la période postnatale seulement. Or, au Témiscamingue, il y a une centaine de naissances par année, à la hauteur de deux à trois par semaines. En 2018, dans sa politique de périnatalité Un projet porteur de vie, le gouvernement du Québec avait comme cible de voir, d’ici dix ans, 10% des naissances être effectué par des sages-femmes. Or, cette cible de dix accouchements par année ne représente pas un volume suffisant pour justifier la présence de sages-femmes au Témiscamingue et cause un frein à l’exercice de la profession en toutes régions éloignées.
À cela, l’Ordre des sages-femmes propose d’élargir le champ d’action de la profession. Elles suggèrent une prise en charge de la santé générale des femmes et de notamment de procéder aux tests de dépistage, aux consultations pour la contraception, la ménopause, ITSS, vaccination, et faire les suivie jusqu’à cinq ans avec la mère et les enfants. Cela aurait comme impact de justifier la présence de sages-femmes en région, en plus de libérer des infirmières d’un réseau déjà en sous-effectif. Pour ce faire, il faut essentiellement une volonté de la ministre de l’Enseignement supérieur Danielle McCann (anciennement ministre de la santé) à modifier la Loi sur les sages-femmes.
Semer des graines
La semaine dernière, la députée Émilise Lessard-Therrien proposait une motion à l’Assemblée nationale qui demandait entre autres « que l’Assemblée nationale souligne que les sages-femmes, par leur niveau de compétence et de polyvalence élevé, sont une valeur ajoutée au système de santé » et « que le gouvernement reconnaisse qu’il est essentiel de moderniser la pratique des sages-femmes, et qu’en ce sens, il étudie la possibilité d’élargir cette pratique en ouvrant le cadre législatif. » Cette motion fut adoptée à l’unanimité.
Finalement, le CISSS lançait la semaine dernière un appel visant les femmes de la région en âge d’avoir des enfants à répondre à un sondage sur la planification et le développement des services de sages-femmes, dont les questions ont pour but de connaître les besoins et intérêts des femmes. Le sondage est toujours en ligne, disponible sur le site Internet du CISSS.