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Pour l'avenir de nos enfants

22 octobre 2021

par : Marjorie Gélinas

Le mercredi 13 octobre dernier, la quasi-totalité des membres témiscabitibiennes du Syndicat des intervenantes en petite enfance de l’Abitibi-Témiscamingue, affilié avec la FIPEQ-CSQ, a participé à une action de grève dans les rues de Ville-Marie et de Rouyn-Noranda. Elles ont déambulé sur le territoire pour mettre de la pression sur le gouvernement Legault dans la négociation de leur convention collective, échue depuis maintenant 18 mois.

La pénurie de main-d’œuvre dans les CPE du Québec continue de sévir et les intervenantes à la petite enfance quittent leur emploi par centaines, en raison du salaire non concurrentiel, mais surtout du manque de soutien dans leur travail d’éducatrice. En effet, certains CPE n’ont pas à leur emploi de préposé à l’entretien ou d’éducatrice spécialisée. Cela, conjugué avec l’augmentation du nombre d’enfants ayant des besoins particuliers et les mesures sanitaires liées à la COVID-19, essouffle ces professionnelles de l’éducation qui, pour la plupart, ont à peine le temps de se consacrer à ce pour quoi elles sont formées : le développement de l’enfant.

Selon Geneviève Héroux, la trésorière du syndicat des intervenantes en petite enfance de l’Abitibi-Témiscamingue, les circonstances actuelles sont des plus favorables à l’avancement des négociations. « Les directions des CPE sont avec nous, les parents sont avec nous. Il nous reste seulement une personne à convaincre. » En effet, on a pu constater dans les dernières semaines une vague de solidarité à l’égard des éducatrices à la petite enfance avec le mouvement #parentspourleséducatrices. Des centaines de parents ont partagé sur les réseaux sociaux leur gratitude pour ces femmes qui se donnent corps et âme pour accompagner les enfants dans leur développement.

Tous ces efforts semblent avoir porté leurs fruits puisque, le 14 octobre dernier, la présidente du Conseil du trésor Sonia LeBel et le ministre de la Famille Mathieu Lacombe ont annoncé une augmentation salariale immédiate, allant jusqu’à 17 %, pour les éducatrices qualifiées en CPE. L’offre sera également bonifiée ultérieurement. Cette annonce, faite alors que les négociations pour le renouvellement des conventions collectives ne sont pas terminées, constitue un premier pas dans la bonne direction pour freiner le départ des éducatrices et pour en recruter d’autres afin de stabiliser le réseau.

La nouvelle n’est toutefois pas bien accueillie par tous, comme en témoigne madame Héroux : « On a l’impression qu’ils essaient de s’interposer dans le processus de négociation », mentionne-t-elle, en ajoutant que les montants annoncés publiquement ne reflètent pas la réalité. Les membres de la FIPEQ-CSQ y voient une stratégie de la CAQ pour calmer l’opinion publique et stopper l’hémorragie, sans toutefois régler le problème à la source ni permettre d’attirer du personnel de soutien dans les CPE comme elles le réclament dans leurs revendications. Il ne reste qu’à attendre la suite des négociations pour connaître l’issue de cette situation.

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