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Concertation d’urgence pour les personnes aînées

1 décembre 2021

par : Dominique Rioux-Blanchette : Journaliste de l'initiative de journalisme local

Le rapport spécial du protecteur du citoyen est paru le 23 novembre dernier, ce qui a fait beaucoup réagir quant à la gestion de la pandémie dans les CHSLD. « Plus on en apprend et plus c’est inquiétant », a affirmé la députée du Parti Québécois et porte-parole pour les aînés, Lorraine Richard. Le Parti libéral qualifie quant à lui la situation de « négligence, qui donne froid dans le dos ». Et pour cause, la situation est présentement judiciarisée, la coroner Géhane Kamel a notamment fait mention de l’une des directives du ministère de la Santé et des Services sociaux qui demandait « aux établissements d'éviter le déplacement de résidents vers des centres hospitaliers. » Cette directive, selon madame Kamel, a été interprétée par plusieurs milieux comme une interdiction de transfert des résidents. A-t-on, donc, laissé mourir nos aînés en CHLSD pour éviter d’engorger les hôpitaux?

Les échos graves d’irrégularités dans les CHLSD s’apparentent à de la maltraitance organisationnelle. Le ministère de la Famille définit d’ailleurs le terme maltraitance organisationnelle par « toute situation préjudiciable créée ou tolérée par les procédures d’organisations responsables d’offrir des soins ou des services de tous types, qui compromet l’exercice des droits et libertés des personnes. »

Le 17 novembre dernier, la Table régionale de concertation des personnes aînées de l’Abitibi-Témiscamingue tenait un colloque spécial sous le thème « Les personnes aînées, bien présentes… et pour longtemps » présidé par Jacques Lafrenière, qui signifiait sa préoccupation du « sort réservé aux personnes aînées. » Soixante-quatre personnes et organismes offrant des services aux aînés étaient présents au Forum de concertation. « Nous voulions faire le point sur certains soins et services qui leur sont destinés et établir les priorités à inscrire à notre agenda au cours des mois à venir », mentionne-t-il. Le rapport du colloque et les recommandations issues de la concertation avec les différents organismes devraient sorti d’ici les fêtes et pourrait s’inscrire au plan d’action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées, renouvelé cette année, pour 2022-2027.

Marlène Coulombe, coordonnatrice régionale en lutte contre la maltraitance envers les personnes aînées, dénonce avec vigueur l’isolement auquel les citoyens de 65 ans et plus ont été soumis. « Juste le fait d’être privé d’un proche aidant, parfois seule stimulation des individus, a engendré de lourdes pertes cognitives et physiques. » Madame Coulombe insiste, les mesures du gouvernement en CHLSD ainsi qu’en résidences privées ont engendré une « détresse psychologique généralisée ».

D’après madame Coulombe, lorsque les personnes âgées sortaient pour faire des courses par exemple, certains d’entre eux vivaient de la violence psychologique en se faisant crier « va-t’en chez vous! » Aussi, d’autres parmi eux ont dû concéder leurs cartes de crédit à des gens qui allaient faire leurs commissions, ce qui a engendré une perte de contrôle totale sur leurs finances et a eu comme effet d’accroître la maltraitance financière envers les aînés.

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