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Dépôt du budget du gouvernement 2022-2023 : Réactions d’Émilise Lessard-Therrien

1 avril 2022

par : Dominique Rioux-Blanchette | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

photo : archives

C’est le mardi le 22 mars que le gouvernement provincial diffusait son prochain budget. À cette occasion, le Reflet s’est entretenu avec Émilise Lessard-Therrien, députée de Rouyn-Noranda Témiscamingue.

Une des annonces qui a fait beaucoup réagir est le montant de 500 $ qui sera remis à tous les contribuables qui ont un revenu annuel inférieur à 100 000 $, en réaction à la hausse importante du coût de la vie. Ce montant sera appliqué à la déclaration de revenus de 2021 et cette mesure touche 6,4 millions de Québécois. « Sans grande surprise, nous sommes déçus du budget que le ministre Girard a déposé cette semaine. La CAQ avait vraiment les moyens d’en faire beaucoup plus pour les gens, pour aider les gens à faire face à la crise de la vie, du logement, la crise climatique, la crise des places en services de garde, etc. Finalement, ce qu’elle a décidé de faire c’est juste d’envoyer un chèque de 500 $ aux gens, de manière très électoraliste. Je pense qu’on peut se permettre de dire que c’est une mesure pour flasher, ce n’est pas une mesure structurante pour les gens. En plus, c’est une mesure qui coûte 3,3 milliards de dollars. Selon Québec Solidaire, cet argent aurait pu être investi d’une façon beaucoup plus structurante », affirme madame Lessard-Therrien.

De plus, sur la question de la pénurie de logements faisant rage présentement en Abitibi-Témiscamingue, cette dernière affirme que le programme ne se montre simplement pas réaliste quant aux véritables besoins du terrain. Le programme prévoit des sommes bien au-deçà de l’aide escomptée. « À Rouyn-Noranda, on parle de 3500 unités alors que les besoins se situent davantage autour de 10 000 logements par année, pendant cinq ans. »

Quant à la pénurie de main-d’œuvre, le milieu s’attendait à du soutien afin d’obtenir des montants pour les frais de scolarité des étudiants qui proviennent de l’étranger. « C’est une demande du milieu qui va pouvoir faire une différence pour embaucher des gens et aider à pallier la pénurie de main-d’œuvre; mais il n’y a aucune somme d’argent pour 2022-2023 – ça commence juste à partir de l’année d’après, donc après les élections. C’est problématique parce qu’il n’y a rien pour aider à contrer la pénurie de main-d’œuvre cette année-ci. »

Sur le transport collectif, « la seule chose qui est mise en place dans ce budget est le renouvellement du programme d’urgence mis en place pendant la COVID afin de soutenir les transporteurs », dit-elle. Autobus Maheux affirmait par ailleurs en début d’année que c’est seulement grâce à ce programme qu’ils peuvent poursuivre leur mission et desservir le territoire, notamment la ligne entre le Témiscamingue et Rouyn-Noranda. « L’aide est juste reconduite pour un an. Ce n’est pas structurant! »

La députée partage la position de Québec Solidaire sur le sujet : « On a fait une sortie la semaine passée pour exiger une régie intermunicipale en transport collectif pour vraiment venir développer, structurer le transport collectif dans les régions du Québec. « La hausse du prix de l’essence nous frappe durement en région. Les investissements du budget actuel prévoient plutôt des sommes additionnelles pour élargir et prolonger de nouvelles routes, passant de 5 milliards $ à 7,2 milliards $. Pourquoi ne pas avoir mis 2,2 milliards $ pour le développement de transport collectif structurant en région? Pour offrir des alternatives aux Québécois et aux Québécoises. Pour qu’on puisse nous aussi jouer notre rôle dans la transition écologique. Pour qu’on ne soit pas laissés à nous-mêmes avec la hausse du prix de l’essence. »

Dans le cadre de ce budget, le gouvernement a notamment annoncé 10,3 milliards $ pour renforcer le système de santé, 1,5 milliard $ pour appuyer la réussite scolaire et les jeunes. Les investissements en santé seront par ailleurs connus plus tard cette semaine.

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