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La Ferme Jopicher de Laverlochère engagée dans la lutte contre les changements climatiques

9 mai 2022

par : Dominique Roy

Selon les prédictions, en 2050, la population mondiale atteindra les 9 milliards d’habitants, une situation alarmante du point de vue des changements climatiques et de la production alimentaire. Cette urgence planétaire a amené les producteurs et les intervenants agricoles à réfléchir aux moyens d’assurer la sécurité alimentaire, la santé financière des fermes et la qualité de l’environnement. C’est dans ce contexte que le projet « Agriclimat, des fermes adaptées pour le futur » a vu le jour au Québec et qu’une ferme du Témiscamingue s’est jointe à la deuxième phase de la démarche.

Phase 1

Agriclimat est un projet qui vise à outiller les producteurs, les conseillers et les intervenants agricoles pour lutter contre les changements climatiques. La phase 1 du projet, de 2017 à 2020, a permis une mise en commun des connaissances afin de déterminer les impacts actuels et futurs des changements climatiques. C’est surtout par le biais d’activités régionales et locales que les échanges ont eu lieu dans le but de brosser un portrait sensibilisateur des changements climatiques spécifiques à différentes régions du Québec et à différentes formes de productions animales et végétales. Ce sont près de 4000 personnes qui ont participé à cette première phase, dont 50 % étaient des producteurs agricoles.

Phase 2

En décembre 2021, le Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec (CDAQ) annonçait la suite du projet par la mise en place d’un réseau de fermes pilotes engagées dans la lutte aux changements climatiques. Tout au long de la démarche (2021-2024), les fermes pilotes collaboreront étroitement pour déterminer les actions les plus appropriées pour chaque entreprise. Les producteurs agricoles, ainsi que leurs conseillers, travailleront sur trois piliers liés à cette lutte contre les changements climatiques : l’adaptation de l’entreprise au climat futur, la diminution des émissions de gaz à effet de serre (GES) et l’augmentation de la séquestration du carbone. La démarche, d’une durée de trois ans, sera par la suite disponible à tous les producteurs et conseillers agricoles du Québec.

La ferme Jopicher, une ferme céréalière située à Laverlochère, fait partie des 40 fermes pilotes choisies au Québec. Pour Pierre Gauthier, le propriétaire, il s’agit d’un projet des plus emballants. Le groupe conseil agricole avec lequel il travaille avait lancé un appel à tous les producteurs. Monsieur Gauthier a manifesté son intérêt et c’est ainsi qu’il a pu intégrer le processus de la phase 2, à l’automne dernier. « On étudie mes pratiques actuelles en fonction des changements climatiques. On évalue le risque avec mes pratiques culturales actuelles pour voir comment on pourrait améliorer mes façons de faire. Dans le fond, on cherche à mieux me préparer aux changements climatiques. »

Bien sûr, au fil des ans, des pratiques ont été mises en place et celles-ci exercent déjà une influence positive sur l’empreinte écologique de la ferme Jopicher. « Entre autres, on n’importe plus d’intrants chimiques et de synthèse fabriqués à base de pétrole. » Aussi, il anticipe quelques recommandations concernant son sol. « Je pense qu’on va me recommander de couvrir mon sol le plus longtemps possible, parce que ça a plusieurs avantages. Ça permet d’avoir toujours quelque chose de vivant dans les racines, ça aide à éviter l’érosion, ça augmente le taux de matières organiques dans les sols, ça permet d’emmagasiner le maximum d’eau sans déstructurer les sols. Il y a beaucoup d’avantages. »

En juin ou juillet, Pierre Gauthier devrait avoir un portrait plus juste de sa situation puisqu’on lui donnera les résultats de son empreinte écologique actuelle, soit son bilan carbone. C’est à ce moment-là qu’il va savoir si sa production a plus tendance à émettre ou à séquestrer du carbone. En fonction des résultats, des actions lui seront proposées.

Pour terminer, l’agronome voit cette implication environnementale comme un pas important pour l’agriculture du futur et pour la santé de ses cultures. « Ce qui rend le projet intéressant, c’est la chance que j’ai de bénéficier de l’expertise de personnes qui travaillent quotidiennement là-dedans. Et il y a aussi le partage que ça va amener avec les fermes des autres régions. »

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