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Joanne Poitras, une artiste ancrée

18 juin 2022

par : Annaël Graal Biampandou | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

Le Témiscamingue est une terre d’art. On y retrouve des artistes bien enracinés, épanouis et inspirés. C’est le cas d’une artiste qui sort de l’ordinaire dans sa façon de faire. Née à Saint-Eugène-de-Guigues, elle connait bien la vie et la dynamique de village. « J’ai terminé un baccalauréat en art en 1980 à l’Université du Québec à Montréal, qui à ce moment-là était l’école des beaux-arts, sur la rue Sherbrooke. Et en 2005, j’ai terminé une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM, encore à Montréal », se présente Joanne Poitras.

Technique et particularités

Joanne Poitras travaille beaucoup sur les rapports humains et l’humain. L’attraction est une question sur laquelle elle a beaucoup travaillé comme pilier, surtout à ses débuts. « Au lieu de parler d’attirance horizontale, je parle d’attirance verticale, c’est-à-dire l’idée de monter et de descendre. C’est ça l’idée des monticules. » Sa particularité, c’est le fait d’insérer du son dans ses créations. « Quand on parle de sculpture, il y a quelque chose là-dedans de très statique et emmener le son dans l’œuvre, c’est comme un peu faire bouger l’œuvre. Le son, c’est dans le temps que ça avance. Le son est sur une durée, le fait d’être sur une durée, ça amène une sorte de mouvement à l’œuvre », explique-t-elle.

Entre-temps, l’artiste a connu les coulisses de l’enseignement à tous les niveaux (primaire, secondaire, cégep et université). « Je pense que j’ai 40 ans de carrière en arrière de moi et ça commence à être beaucoup. Au travers de ça, j’ai fait des projets d’expositions en architecture, un symposium, des biennales d’arts… »

Exposition à Ottawa

Habituée de l’exposition, l’artiste était à l’honneur, alors que la galerie de l’école d’art d’Ottawa sur le campus Orléans lui a accordé une place. « Comme ça faisait deux ans que je travaillais sur les bouteilles de pilules (monticules), j’étais très contente de savoir que je pouvais l’exposer cette année. »

Le rapport à la région

Aujourd’hui, 80 % des populations vivent en zone urbaine et 20 % en région. « Je viens d’une région éloignée, l’idée de vouloir exister comme artiste était un élément qui faisait dire que c’est parce que je suis d’ici que je n’ai rien à dire comme artiste en art visuel », précise Joanne Poitras.

Au Québec, le regard du monde est beaucoup plus urbain selon elle. « Donc quand l’artiste en région amène son travail, avec un regard de région, c’est donc un regard beaucoup plus minoritaire. Ce sont ces éléments-là qui m’ont fait poursuivre », ajoute-t-elle.

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