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Qu’adviendra-t-il du camp Jeunesse en marche?

3 juillet 2022

par : Dominique Roy

photo : tirée de la page Facebook Camp jeunesse en marche.

Jeunesse en marche est un camp d’été francophone qui est situé au 877780 Bass Lake Road, dans le comté de Coleman, soit aux abords du lac Gillies, près de Cobalt. Chaque année, l’endroit est offert en location pour des rassemblements familiaux ou autres activités pendant les mois de juin, d’août et de septembre. Le mois de juillet, quant à lui, est réservé au camp de vacances pour les enfants de 6 à 14 ans. À l’heure actuelle, six groupes actionnaires sont propriétaires des lieux : les Chevaliers de Colomb d’Haileybury, de New Liskeard et d’Earlton ainsi que le Club Richelieu, les Sœurs de l’Assomption et la paroisse Sacré-Cœur. Depuis quelques années, l’engouement pour le camp de vacances des enfants s’estompe petit à petit. La situation est critique et controversée : un comité d’études se penche actuellement sur l’avenir possible de ce lieu. Sera-t-il fermé, vendu, transformé? Une décision devra être prise à l’automne 2022.

Historique du camp

Pauline Boucher, qui fait partie du comité d’études avec Robert Ethier et Charlotte Lavictoire, raconte que les lieux appartenaient jadis à un monsieur Smith. Quand il est devenu plus âgé, il a contacté l’unique conseil des Chevaliers de Colomb de l’époque, qui était celui d’Haileybury, pour lui offrir sa propriété. L’histoire ne dit pas si le tout fut donné ou vendu à prix très modique, mais le propriétaire n’avait qu’une condition : il voulait que l’endroit soit au service des enfants et des familles.

Dans les années 1960, les jeunes francophones de la région fréquentaient le camp de vacances du domaine Fatima, situé à la baie à l’Orignal, près de Rouyn-Noranda, puisqu’il faisait partie du diocèse de Timmins. En 1973, le diocèse de Rouyn-Noranda fut créé et il devint le propriétaire du domaine Fatima. Les inscriptions au camp de vacances étant à la hausse, il fallut restreindre la participation des jeunes en privilégiant ceux faisant partie du territoire du diocèse de Rouyn-Noranda. Les enfants de l’Ontario n’y étaient donc plus admis. C’est ainsi que le souhait de monsieur Smith fut exaucé : une parcelle du terrain appartenant alors aux Chevaliers de Colomb d’Haileybury serait aménagée pour accueillir des enfants en camp de vacances.

Sœur Fleurette Robillard a joué un rôle important auprès de la jeunesse et dans les débuts de la Société Jeunesse en marche. « Elle avait l’âme d’une entrepreneure. Elle est allée chercher des actionnaires. Elle a formé une corporation avec des statuts et des règlements et tout ce que ça peut enclencher. Elle était la responsable du camp et de son organisation. Elle s’occupait de recruter la main-d’œuvre, de trouver des bénévoles. Ç’a très bien fonctionné. C’était un camp reconnu », précise Pauline Boucher.

Ralentissement des activités

Depuis quelques années, le camp vit un déclin. Des familles louent encore les lieux, des fins de semaine de scrapbooking et de couture sont aussi organisées, mais le camp de vacances pour les enfants n’est plus actif. Les inscriptions peu nombreuses, la main-d’œuvre difficile à recruter, le camp, le terrain et les équipements en moins bon état font partie des raisons de cette fermeture.

Étude de la situation

En 2021, la paroisse Sacré-Cœur annonce avoir reçu une offre d’achat pour la propriété. C’est une grande surprise pour plusieurs actionnaires qui ne s’y attendaient pas. Ce que certains souhaitaient régler rapidement est venu semer la zizanie puisque d’autres voulaient prendre le temps nécessaire d’y réfléchir. « Je trouvais que c’était de précipiter les choses que de prendre une décision aussi rapidement. Il faut aller voir où on a manqué, trouver le pourquoi, les causes, les solutions possibles. Je sais que certains ont été blessés par cette opposition, mais ce qui est important de comprendre, c’est qu’on ne s’oppose pas à la vente de la propriété. On s’oppose à une vente immédiate. Avant de procéder, on veut voir s’il est possible de redresser la situation, de trouver des solutions. S’il n’y a pas d’issue possible, au moins, on aura tenté quelque chose avant de vendre. »

Le processus d’études venait tout juste d’être enclenché quand les membres du conseil d’administration, dont la responsabilité est de représenter les intérêts des actionnaires dans la gestion des opérations du camp, ont démissionné en bloc. « Les gens sont fatigués. Il est difficile de trouver de la relève. Ça nous prenait quelqu’un pour signer les chèques. Il y a des factures à payer. Finalement, on a réussi à convaincre le président de rester en poste pour qu’on puisse aller de l’avant avec le projet d’études. » Le 5 octobre, une décision finale devra être prise. Toutefois, les actionnaires ne mettent aucune pression et ils sont d’accord pour que la date soit repoussée, si nécessaire. L’urgence semble moins précipitée et la méfiance envers le comité d’études se dissipe peu à peu. Madame Boucher et ses acolytes espèrent trouver des solutions pour que le camp, symbole d’un fort sentiment d’appartenance pour les francophones de la région, puisse continuer d’exister.

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