Les dernières années auront amené les touristes à repenser à leur façon de voyager. Pour plusieurs, les nuits dans les grands hôtels ont été remplacées par la location de chalets, de cabines et d’habitations plus rustiques. Les ventes de véhicules récréatifs ont grimpé en flèche et les terrains de camping se sont emplis. Bref, les lieux de villégiature sont de plus en plus prisés et le Témiscamingue bénéficie à son maximum de cette vague touristique. Trois propriétaires de ces lieux de détente, situés en pleine nature, au bord de l’eau, parlent de cet engouement qu’ils accueillent avec joie.
À Duhamel-Ouest, Éric McFadden est propriétaire des Chalets Bellevue et les temps morts dans l’année se font rares. Le taux d’occupation est pratiquement au maximum de sa capacité pour chacune des saisons. Présentement, trois des chalets sont sous bail avec le CISSSAT étant donné leur grand besoin en hébergement pour le personnel volant. Un quatrième chalet est réservé aux vacanciers et il connaît une popularité phénoménale. La publicité se fait via Facebook seulement, mais les disponibilités se font rares. « Nos vacanciers reviennent d’année en année, car ils apprécient ce coin. Ils n’ont pas accès à la plage, mais ils ont une magnifique vue sur le lac étant donné la hauteur », explique Valérie Lalonde, la conjointe du propriétaire.
Kim Dulong vit pleinement cet emballement pour les lieux de villégiature. En mars 2020, il devient propriétaire de la Pourvoirie Dulong Outfitters, à Rémigny. La création d’une page Facebook a suscité un intérêt soudain de la part des amateurs de pêche, des passionnés de la nature et de ceux qui cherchent la tranquillité. La pourvoirie est en activité depuis 60 ans, mais cette publicité a permis d’attirer une nouvelle clientèle. « Plusieurs ne savaient pas que nous existions. Cela nous a fait connaître grandement au niveau de la région et des alentours et […] nous a propulsés vers le grand public. […] nous avons eu plusieurs offres de publicités et d’entrevues nous permettant de nous faire encore plus connaître », explique Monika Touzin, la conjointe de monsieur Dulong.
L’hiver est la saison propice au tourisme de proximité; ce sont surtout les gens du Témiscamingue et de l’Abitibi qui réservent les chalets et les demandes sont de plus en plus nombreuses. En été, la clientèle est plus diversifiée; elle provient des grands centres, de l’Ontario et des États-Unis. « Disons que nos chalets sont très convoités dans la saison estivale et les gens doivent louer plusieurs mois à l’avance. » Pour cet été, il ne reste que quelques disponibilités.
Les propriétaires de terrains de camping font aussi partie de ceux qui ne chôment pas. Le 1er juillet 2022, Claude Boucher et Francis Bouffard fêteront leur premier anniversaire en tant que co-propriétaires du camping Le P’tit Paradis, à Saint-Eugène-de-Guigues. L’idée de départ du couple, originaire du Témiscamingue, était de revenir dans la région. L’achat de ce terrain de camping est donc un rêve qui se réalise. Quand madame Boucher et monsieur Bouffard ont pris possession des lieux, les saisonniers étaient déjà bien installés et les réservations allaient déjà bon train pour les terrains de camping, les chalets bien équipés et les cabines en bois rond. Pour ce premier été, le taux d’occupation fut au-delà des espérances pour ce couple nouvellement propriétaire. Sans perdre de temps, des améliorations ont été apportées. « On a commencé à installer des poêles à bois dans les cabines rustiques. Déjà, on a eu des motoneigistes qui sont venus cet hiver. C’est vraiment quelque chose qu’on veut développer parce que la demande est là », explique madame Boucher.
Les chalets et les cabines sont maintenant disponibles à l’année, une grande nouveauté pour cette entreprise qui avait toujours été exploitée de façon saisonnière, soit de la mi-mai à la mi-septembre. Et les idées ne manquent pas; d’autres projets verront le jour afin que l’offre soit encore plus intéressante. Pour l’été 2022, les réservations ont commencé tôt, dès janvier et février. Et plus on se rapproche de la saison estivale, plus les réservations sont nombreuses. Madame Boucher remarque que le terrain de camping est très convoité pour les fins de semaine de festivals. Aussi, ce sont les touristes de proximité qui constituent la principale clientèle du P’tit Paradis. « Je dirais qu’environ 75 % de notre clientèle vient de l’Abitibi-Témiscamingue, 20 % d’ailleurs au Québec et 5 % de l’Ontario. » Et le prix de l’essence qui grimpe en flèche donne l’impression à la propriétaire que certaines habitudes changeront. Au lieu de se promener de terrain en terrain, les campeurs auront peut-être plus tendance à prolonger leur séjour sur un même terrain pour limiter les déplacements.
Voilà que l’attrait de la villégiature est confirmé… et le Témiscamingue est l’endroit tout désigné pour en profiter.