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Arsenic à Rouyn-Noranda : Le dossier fait couler beaucoup d’encre

15 juillet 2022

par : Amy Lachapelle

Le 6 juillet dernier, une assemblée publique concernant la crise de l’arsenic qui sévit à Rouyn-Noranda a été organisée par la députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue pour Québec-Solidaire, Émilise Lessard-Therrien. Depuis, de nombreux organismes et instances se sont manifestées quant à la santé de l’environnement à Rouyn-Noranda. Rappelons que les émissions de contaminants émis par la Fonderie Horne (appartenant à Glencore) sont beaucoup plus élevées que la norme établie par le ministère de l’Environnement du Québec de 3 ng/m3, justifiées par un droit acquis de l’entreprise. Les citoyens de Rouyn-Noranda ont été exposés, en moyenne, à 165 ng/m3 au cours des dernières années. Des études ont démontré que l’espérance de vie à Rouyn-Noranda est de loin sous la moyenne québécoise et certains problèmes de santé sont davantage observés.

Le directeur national de la santé publique, le docteur Luc Boileau, de passage dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue, en a profité pour faire le point sur la situation de la santé environnementale à Rouyn-Noranda, accompagné notamment de la présidente-directrice générale du Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Abitibi-Témiscamingue (CISSS), madame Caroline Roy, et du directeur régional de santé publique par intérim de l'Abitibi-Témiscamingue, le docteur Stéphane Trépanier.

La situation de la ville de Rouyn-Noranda retient l’attention des différentes instances, notamment du gouvernement du Québec et de la Santé publique, depuis plusieurs années. Certains indicateurs sont préoccupants, et les autorités de la Santé publique reconnaissent que les émissions de la Fonderie constituent un risque pour la santé. Le maintien des émissions d’arsenic au niveau actuel n’est pas tolérable, considérant les impacts possibles sur la santé. Elles doivent être révisées à la baisse pour atteindre des taux acceptables. Tous les partenaires sont engagés à faire en sorte de réduire ces émissions, mais aussi de bien expliquer la situation et les risques réels qui y sont associés.

Du côté du Témiscamingue, la Première Nation de Long Point a également publié un communiqué. « Considérant que la Fonderie Horne émet depuis des dizaines d’années des taux élevés d’arsenic qui dépassent les normes fixées par le gouvernement du Québec, nous avons lieu de nous inquiéter collectivement. En ce sens, nous joignons notre voix au collectif de médecins et professionnels de la santé de la région de Rouyn-Noranda pour que la Fonderie Horne se soumette aux mêmes normes environnementales que l’ensemble des industries du Québec et que des mesures soient rapidement mises en place pour assurer une meilleure qualité de l’air », a déclaré Steeve Mathias, Chef du Conseil de la Première Nation de Long Point.

La Fonderie Horne a aussi réagi par communiqué en s’engageant à réduire ses émissions atmosphériques. « Nous sommes très sensibles aux préoccupations des résidents de Rouyn-Noranda et croyons, comme eux, que la Fonderie Horne a la responsabilité et la capacité de poursuivre son amélioration, déclare Claude Bélanger, chef des opérations de cuivre en Amérique du Nord de Glencore. Nous ne l'avons pas suffisamment communiqué jusqu'ici, mais sachez-le : nous avons un plan concret pour réduire davantage nos émissions et sommes déterminés à améliorer la situation. »

Des communications à la population seront effectuées d'ici la fin de l'été 2022. Un comité scientifique a été mis en place. La Direction de la santé publique régionale est à compléter les données pour définir les actions à mettre en œuvre à court terme. Pour ce faire, elle bénéficie du soutien de l'INSPQ et de la Direction générale de la santé publique, qui s'engage à collaborer et à soutenir les efforts.

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