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Les dernières localités du Témiscamingue

9 août 2022

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

photo : Vue aérienne de la ville de Belleterre

Au cours des dernières décennies, plusieurs municipalités du Témiscamingue ont souligné leurs cent ans d’existence. Le Reflet a souhaité plonger dans le passé et vous présenter les balbutiements des municipalités du territoire.

Le 20e siècle est bel et bien amorcé, et cette fois, ce sont les dernières municipalités du Témiscamingue qui voient le jour. La foresterie, l’agriculture et les mines amènent le défrichage de nouvelles terres dans les contrées un peu plus éloignées du territoire.

Kipawa

Village de Kipawa

L’industrie forestière est à l’origine des débuts de Kipawa en raison de l’abondance de pins blancs et rouges. La Compagnie de la Baie d’Hudson fut la première à s’installer dans les environs vers les années 1850. À cette époque, une vingtaine de compagnies forestières œuvrent autour du lac Kipawa, et elles se multiplient dès l’arrivée du chemin de fer (1880). L’appellation Kipawa a d’abord permis d’identifier le territoire du bassin hydrographique du lac Kipawa, puis un bureau de poste ouvert en 1878 et une gare en 1916. Kipawa, qui signifie « c’est fermé » en langue autochtone, devient officiellement une municipalité en 1985. Outre le lac et la municipalité, une rivière, une baie, un barrage, une ZEC ainsi qu’un chenal porte le nom de Kipawa. D’ailleurs, il y eut plusieurs façons d’orthographier le lac avant que la version Kipawa ne soit officialisée : Kippewa, Kepawa, Kipawe, kipakowe, kipahowe.

Moffet

Moffet

La municipalité est située en bordure du lac des Quinze. Son nom rend hommage au Frère Joseph Moffet, missionnaire chez les Oblats de Marie Immaculée, célèbre pour sa contribution à l’agriculture du Témiscamingue et qui aidait les nouveaux arrivants à s’installer, comme ce fut le cas à Moffet lorsque les premières familles arrivèrent de la Beauce au début des années 1930. Le premier moulin à scie y voit le jour en 1932, permettant ainsi aux colons de construire leurs maisons. La même année, la paroisse de Saint-Romuald de Moffet est fondée. Deux ans plus tard, en 1934, Ernest Nadeau opère la première forge. En 1937, le magasin général Bellehumeur-Trudel ouvre ses portes et la construction de l’église est entreprise. La municipalité de Moffet est enregistrée officiellement le 1er janvier 1953. Emmanuel Gagné est le premier maire élu au suffrage universel.

Belleterre

Vue générale de la mine de Belleterre, du moulin et du pipeline venant du Mud Lake

Au début des années 1930, la découverte d’un important filon d’or par le prospecteur William Logan est à l’origine de la création de cette ville. La compagnie Belleterre Québec Mines, filiale de la Mc Intyre Mines de Timmins, débute ses opérations au milieu de la décennie. Ses travailleurs squattent au Mud Lake et à Gaines Moore, deux agglomérations avoisinantes. L’entreprise minière doit loger ses travailleurs et entreprend la construction de la ville en 1940. Belleterre offre des services modernes, des loisirs, une qualité de vie et environ 500 personnes qui y résident. En 1942, la ville est légalement constituée. En 1947, la population se chiffre à 2 500 âmes. À la fin des années 1950, la mine ferme ses portes et des centaines d’habitants désertent la ville. Des maisons, n’ayant aucune valeur de revente, sont même déménagées dans d’autres municipalités du Témiscamingue. Deux ans après la fermeture de la mine, une scierie, et son usine de contreplaqués, la Canada Veneer, s’installe à Belleterre. Quant à la paroisse Saint-André, nom de l’un des premiers apôtres de Jésus, elle est fondée en 1943.

Laforce

Le premier magasin à Laforce

L’histoire de Laforce commence quelque temps avant 1937 par la construction du chemin du rang Brodeur. Au ministère de la Colonisation, c’est une expérience nouvelle de défricher et rendre carrossable un chemin d’une longueur de 15 miles. Ce chemin reliait Moffet à Laforce avant même l’arrivée des colons. Jamais un tel système routier, aménagé en pleine forêt, n’avait été construit avec autant de minutie. Mgr Louis Rhéaume, évêque d’Haileybury, fonde la paroisse Sainte-Charles Borromée-de-Devlin en 1938. La colonie se nomme d’abord Devlin pour ensuite devenir Laforce, en l’honneur de M. Ernest Laforce, sous-ministre de la colonisation de 1936 à 1939. À Laforce, la provenance des pionniers est très variée. Plusieurs familles arrivent des anciennes paroisses du Témiscamingue, mais aussi de l’Abitibi, de la Mauricie, de Montréal, de Québec, de Gatineau, de Joliette et de la Beauce.

Rémigny

Première église Chapelle-école de Rémigny en 1935

Rémigny est la municipalité la plus au nord du Témiscamingue. Le canton de Rémigny a été proclamé en 1920, mais les premiers colons, une soixantaine en provenance de Joliette, s’y installent en 1935 à la suite du plan de colonisation Vautrin, une initiative conçue pour lutter contre les ravages de la crise économique de 1929. Le nom choisi pour ce territoire rend hommage au capitaine Luc-Angélique de Rémigny, originaire de la Nièvre. Ce dernier combattit lors de la conquête de la Nouvelle-France, notamment lors de la bataille des Plaines d'Abraham en 1759. Les colons établis sur les terres bordant le lac Rémigny et dans la baie Barrière du lac des Quinze fondent la paroisse St-Urbain-de-Rémigny. Plus le temps filait, plus il devenait urgent de se doter d’un conseil administratif. Ainsi, un comité paroissial naît en 1956, et plusieurs années plus tard, le 1er janvier 1978, la paroisse devient officiellement une municipalité.

Sources : Le Témiscamingue et sa toponymie (Société d’Histoire du Témiscamingue), sites Web des municipalités concernées, histoire-du-quebec.ca, site Web et page Facebook de la Société d’Histoire du Témiscamingue, site Web du diocèse de Rouyn-Noranda, Balado Découverte – Circuit patrimonial de l’Est témiscamien.

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