Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), la Journée internationale de l’alphabétisation, qui a lieu le 8 septembre, « est l’occasion d’évaluer les progrès accomplis et d’encourager la célébration de l’alphabétisation, un droit humain essentiel qui joue un rôle fondamental dans nos sociétés. »
En effet, comme le disait l’intellectuel et pédagogue brésilien Paulo Freire, un homme qui a consacré une grande partie de sa vie à l’éducation des adultes, l’alphabétisation devrait être « la pratique de la liberté, le moyen par lequel les hommes et les femmes abordent la réalité de manière critique et créative et découvrent comment participer à la transformation de leur monde ».
Plus que des lettres et des chiffres
Lorsque l’on pense à l’alphabétisation, on a tendance à s’arrêter à la lecture, à l’écriture et au calcul. Évidemment, le développement de ces compétences est à la base de l’alphabétisation. Toutefois, le fait de posséder ces connaissances offre beaucoup plus que la possibilité de lire le journal du matin ou de faire son budget. L’alphabétisation nous permet d’être autonomes, d’accéder au marché du travail, d’améliorer ses conditions de vie et de lutter contre la pauvreté. Plus encore, elle contribue à l’amélioration de la santé, ainsi que de la nutrition infantile et familiale. Savoir lire, écrire et compter nous ouvre les portes de la connaissance et nous offre la possibilité de comprendre et de contribuer pleinement à la société. C’est un droit humain fondamental et, pourtant, seulement 86,7 % de la population mondiale possède des compétences élémentaires en lecture et en écriture selon les données recueillies par l’UNESCO en 2020.
La réalité au Québec et au Canada
Aussi surprenant que cela puisse paraître, près de 48 % de la population adulte canadienne est considérée comme ayant un taux de littératie plus bas que la moyenne nécessaire à l'obtention d'un diplôme d'études secondaires. De plus, 17 % de la population est considérée sous le seuil de littératie minimale selon abclifeliteracy.ca. Au Québec, ces taux sont légèrement en deçà des moyennes canadiennes. Toutefois, contrairement aux pays où la condition féminine demeure précaire, on n’observe pas ici de disparité entre les hommes et les femmes. Il est aussi à noter que les 16 à 25 ans présentent un plus haut taux de littératie que leurs ainés (Institut de la statistique du Québec). Évidemment, les fermetures d’écoles et les perturbations causées par la pandémie semblent avoir entraîné des retards d’apprentissage et des abandons scolaires.
Lutter contre l’analphabétisme
À l’échelle mondiale, de formidables progrès ont été accomplis au chapitre de l’alphabétisation et de la littératie au cours des 40 dernières années. Il existe des ressources, ici même au Témiscamingue, pour les adultes et les familles qui souhaitent obtenir du soutien en la matière. L’organisme Alpha-Témis offre des formations de qualité professionnelle dans divers domaines depuis 1987. Leurs cours sont conçus en fonction des besoins des participants et mettent l'accent sur les activités renforçant la confiance et l'estime de soi. On peut se renseigner sur les services offerts par l’organisme en visitant leur site Web au https://alphatemis.wixsite.com/alpha. Au Centre Frère-Moffet, diverses formations sont offertes aux adultes qui souhaitent acquérir ou parfaire des connaissances en français, en mathématiques et en anglais. Le centre permet de suivre les formations à distance, afin de faciliter la conciliation études – travail – famille. Pour obtenir plus d’information sur leurs services, il suffit de visiter le https://www.centrefreremoffet.com/type-formation/formation-adultes/.
Enfin, l’alphabétisation peut commencer en très bas âge. Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir de la lecture auprès des jeunes enfants. Faire la lecture à son enfant, seulement quelques minutes par jour, peut suffire à éveiller sa curiosité et à lui transmettre des connaissances qui le suivront toute sa vie et ouvriront son horizon sur une multitude de possibilités.