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Transport collectif en région

22 septembre 2022

par : Annaël Graal Biampandou | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

photo : Source : Site Web Tactemis

Récemment, on apprenait que les services de transport adapté et collectif dans les quatre dernières années s’effritent en raison de retards dans l’adoption des programmes d’aide et des versements, de même que des coupures de subvention, selon l'Alliance des Regroupements des usagers du transport adapté du Québec (ARUTAQ) et l'Union des transports adaptés et collectifs du Québec (UTACQ). C’est une lettre ouverte signée conjointement qui a exposé les différentes failles.

« Il y a beaucoup de façons de faire dans nos programmes de subventions qui sont difficiles pour nous, au niveau des conditions d’admissibilité qui changent souvent, les critères pour avoir accès à tel montant versé si c’est un autre montant, les années de références… C’est beaucoup de lacunes au niveau administratif », introduit Anne Villeneuve, directrice générale du Transport adapté et collectif du Témiscamingue.

« Nos usagers ne s’en rendent pas vraiment compte, nous allons les chercher quand même à la maison, c’est au niveau financier que nos programmes de subvention sortent tard; juste pour vous dire, on a eu les programmes de subventions de l’année 2022 seulement la semaine dernière…c’est déjà neuf mois de passés sans avoir eu aucun financement, sans savoir vraiment quel montant nous sera accordé. C’est là où c’est difficile un peu d’évaluer et c’est également difficile au ministère des Transports de faire la différence entre les régions et les milieux urbains » continue madame Villeneuve.

Le programme de subvention ne tient pas compte de la grandeur du territoire en comparaison avec la population. « C’est énormément grand donc les montants qui sont accordés par déplacement ne sont pas réalistes ici pour nous. Il y a des montants d’accordés pour des régions qui sont plus urbaines, moi j’ai une région rurale, pour un déplacement de fois ça se peut que je fasse 100 km tandis qu’une personne d’un autre territoire peut faire dans un rayon de ville de 2 à 3 km. »

Et l’inflation…

Notamment, il faut tenir compte de la réalité de territoire, de la réalité de l’inflation, de l’augmentation catastrophique des coûts de transport (l’essence, les frais de déplacement, d’entretien de véhicule). « Au Témiscamingue, nous sommes une MRC qui est très participative, nos municipalités nous soutiennent beaucoup, nous sommes vraiment chanceux là-dessus parce que normalement, ce sont les municipalités qui sont responsables de l’expertise en transport », précise madame Villeneuve qui gère l’organisme communautaire délégué au transport.

Il en reste qu’il est très difficile de faire du développement sans connaître l’enveloppe budgétaire disponible, et également d’avoir une vision à long terme. « Sinon, au niveau de nos transports, nous ne sommes pas fragilisés tant que ça parce que nous avons une belle région, nous avons des usagers qui sont compréhensifs, ils répondent à notre besoin de changement ou d’ajustement, ils s’adaptent beaucoup… Mais financièrement, c’est là où sont les plus grosses difficultés pour le transport collectif en région », insiste la directrice générale.

Maintenant, il reste à éveiller les leaders provinciaux sur la problématique que rencontrent les régions éloignées concernant le transport collectif. En période d’élection, il s’agit d’un moment propice pour mettre ce sujet au débat selon l’organisme.

« Sur le territoire de la MRC du Témiscamingue, nous sommes vraiment mobilisés, nous avons une belle concertation locale, nos intervenants du milieu autant dans les organismes communautaires que dans les organismes municipaux ou nos municipalités, tout le monde est prêt à améliorer l’offre de service. Nous demandons juste au gouvernement provincial de s’impliquer un peu plus et de prendre un peu plus sa place », conclut Anne Villeneuve.

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