— PUBLICITÉ—

Histoire de chasse

22 septembre 2022

par : Avec la collaboration de Maxime Lachance*

photo : Stéphane Kirouac (Unsplash)

Pour plusieurs, la chasse est plus qu’un passe-temps, c’est un moment pour se retrouver en famille ou entre amis et partager de beaux moments en nature, loin du train-train quotidien. Du côté de la famille Lachance, cette passion a toujours été vécue en famille.

L’an dernier, comme chaque année, la famille a préparé ses bagages et est montée au bois le vendredi précédant la chasse pour bien se préparer avant le premier matin. Leurs vacances de chasse sont aussi synonymes de bonne bouffe. Les Lachance ont effectivement le privilège d’avoir leur cheffe cuisinière Marguerite, mais pour l’aider un peu dans son menu, Maxime lui a dit qu’il emmènerait du beau doré fraîchement pêché pour le souper du vendredi soir. Quoi de mieux que de la viande sauvage à déguster au camp!

Tout d’un coup, pendant le souper, Alain sent une arête se loger dans sa gorge et elle reste bien prise. Les membres de la famille essaient tous les remèdes de grand-mère qu’ils ont googlé. C’était peine perdue. Monsieur Lachance fut premièrement très surpris de voir qu’il avait oublié une arête, car c’était majoritairement de beaux gros dorés; les arêtes sont très facilement repérables et il n’a pas l’habitude d’en oublier. Tous se sont dit que c’était pour passer pendant la nuit ou le lendemain au plus tard…

Le lendemain matin, chacun part pour la chasse vers son spot et Alain, a toujours l’arête dans la gorge! Ce fut une journée très tranquille sans piste fraîche, sans indice et action. Après le repas du soir, l’arête encore très bien accrochée. Ses proches conseillent à Alain d’aller à l’hôpital le soir même mais, comme tout chasseur, ce dernier considère que le premier week-end est sacré et il ne veut rien manquer! D’autant plus que depuis 10 ans, la famille Lachance abat son orignal le premier week-end de chasse.

Le dimanche matin, le même scénario que la veille se répète et c’est vraiment tranquille. Rien ne bouge à part des dossards orange. Au dîner, Alain remarque une enflure et la douleur se fait sentir davantage dans sa gorge. Il se résigne et part après le diner pour l’hôpital. Maxime Lachance et son frère François font alors leur plan de match pour la chasse du soir : François choisit la tour « de l’échafaud » et Maxime, la tour « du calvaire ».

Sur leur territoire de chasse, les Lachance ont installé des caméras qui leur envoient des photos avec un délai sur leurs cellulaires lorsqu’il y a de l’action. Vers 16 h 15, Maxime reçoit une photo d’un veau qui lèche le bloc de sel à la tour de l’échafaud. Sa conjointe, qui est demeurée à la maison, reçoit aussi les photos et lui envoie un texto qui dit : « Manque le pas! » Et Alain, qui est dans le cubicule A de l’urgence, lui écrit : « TIRE! » Maxime Lachance leur répond : « C’est François qui est à ce spot! » Il tend l’oreille en direction de l’ouest pour entendre le coup de feu, mais rien. Plusieurs minutes passent, mais… toujours rien!

Maxime envoie alors un texto à son frère pour savoir ce qui se passe. François ne l’avait pas dit à personne mais, à ce moment, il faisait de la chasse fine et s’amusait avec la femelle et son veau. Vingt minutes plus tard, les membres de la famille Lachance s’envoyaient toujours des messages évoquant les différentes raisons pour lesquelles aucun coup de feu n’avait encore retenti. Peut-être que François « dort au gaz » dans sa tour, s’est « écarté » dans le bois, s’est cassé la jambe ou a fait une crise de cœur. Tous les scénarios possibles leur passent par la tête. Tout à coup, Maxime entend le coup de feu tant attendu. Enfin! Il reçoit un texto de la part de François qui lui confirme le tout et Maxime va chercher Marguerite à sa tour. Il appelle sa petite famille restée à la maison, mais qui a participé à la chasse par le biais du cellulaire avec quelques photos, pour leur dire la bonne nouvelle. Il appelle aussi Alain, qui est à l’hôpital et celui-ci les félicite, mais avoue qu’il n’est pas au meilleur endroit pour fêter ça! Il était tout de même content d’avoir eu la chance d’assister à distance. Les membres de l’expédition ramassent alors le veau abattu avec le VTT et se dirigent au camp. Une fois le travail terminé et après avoir célébré quelque peu, Alain revient au camp et informe ses compagnons qu’il a toujours la satanée arête dans la gorge; il a rendez-vous dans quelques jours pour la faire extraire. La famille s’installe pour finalement souper et, comme par magie, l’arête se déloge! Pour la famille Lachance, qui n’en est pas à son premier gibier, c’est le tout premier orignal qui a un arrière-goût de doré lors du repas!

*L’auteur du texte original ayant préféré garder l’anonymat, son nom et celui de tous les personnages du récit sont fictifs. Mais l’histoire est bien vraie!

Articles suggérés