La Maison du Frère-Moffet a récemment travaillé sur un projet en partenariat avec le Groupe de recherche sur l’éducation et les musées (GREM) dans le cadre du renouvellement de leur exposition permanente. L’équipe d’Anik Meunier, professeure titulaire et chercheure en muséologie et éducation à l’UQAM, s’est affairée à développer un énoncé de vision éducative, qui donne les grandes lignes de la fonction éducative de la maison historique.

« Ça nous donne la manière de faire en termes de l’accueil de publics », explique madame Meunier. « Quelles sont les actions privilégiées, quelle va être l’offre éducative et culturelle des publics de la Maison du Frère-Moffet? » En plus de transmettre une vision historique et de mettre en valeur le patrimoine bâti que représente la maison, le renouvellement de l’exposition permanente permet d’offrir une expérience enrichie pour l’ensemble des visiteurs vers une quête de sens sur les enjeux et défis de la colonisation.

L’équipe qui anime les activités éducatives et culturelles mise sur la proximité et la complicité à travers trois approches. Le visiteur-expérience, la médiation participative et le raconter. « Ce sont des approches éducatives qui étaient déjà au cœur de la Maison, ce qui fait en sorte que l’on a développé les différents programmes autour de ça », précise Anik Meunier. « Ce qu’on a fait c’est qu’on a accompagné l’équipe de la Maison du Frère-Moffet dans le fait de structurer tout ce qui était déjà là en termes d’accueil des publics. Pour ce faire, on a développé un énoncé de mission, qui est une politique éducative, et on en a fait une synthèse. À partir de ces orientations-là, on a décliné les différents programmes pour les publics. Donc on parle du public scolaire et du grand public aussi ».

Deux assistantes de recherche d’Anik Meunier, Alexandra Prieur et Maude Raymond-Brousseau sont allées, soutenues financièrement par le centre de services scolaire du Lac Témiscamingue, sur les lieux de la Maison du Frère-Moffet. Elles ont rencontré le conseil d’administration, ce qui leur a permis de valider l’énoncé de mission et la synthèse. Ensuite, elles ont travaillé sur les collections à la Société d’Histoire du Témiscamingue puis elles ont rencontré toute l’équipe. Le duo a visité Ville-Marie aussi car, en lien avec la maison du Frère-Moffet, le GREM souhaite développer un parcours historique et patrimonial. Elles en ont donc profité pour valider un ensemble d’éléments et elles ont regardé comment ça se passait.

« Nous on est à l’UQAM, donc à Montréal. Alors une des difficultés c’était la distance », confie madame Meunier. « Mais on a développé ce projet-là en pandémie donc la distance a presque été un atout. Tout se passait à distance [de toute façon]! Pour notre équipe, ce qui est super intéressant, c’est le fait de pouvoir être en contact avec une réalité très spécifique – il y avait un lieu historique et patrimonial, il y avait des éléments en présence et on a vraiment encré notre démarche comme étant une démarche d’accompagnement. Nous avons des cadres méthodologiques et des outils qui peuvent servir à accompagner les professionnels des musées, et ç’a été intéressant de pouvoir mettre cela à contribution. Ce sont vraiment les richesses de la démarche. Les professionnels nous ouvrent leurs portes, nous font confiance, car ils vont livrer un ensemble de pratiques qu’ils ont et qui sont tout à fait valables et sont prêts, dans une forme de réflexivité, à aller requestionner, à les mettre un peu à l’épreuve je dirais. Ça, ça sert à notre équipe de recherche parce que ça nous donne des exemples du terrain, des défis, des potentialités aussi de différents terrains de recherche. Pour nous, la Maison du Frère-Moffet, ç’a vraiment été un privilège de ce point de vue-là », conclut-elle.