Depuis le 1er janvier 2023, les Ontariennes et les Ontariens peuvent se rendre dans les pharmacies de la province pour recevoir des ordonnances pour treize nouvelles affections médicales courantes. Voilà un service qui permet d’accéder plus rapidement à des soins en éliminant le temps d’attente dans les urgences et les consultations au cabinet du médecin. C’est aussi une façon pour l’Ontario d’accroître l’accès aux soins dans les régions rurales.
Les traitements qui peuvent maintenant être prescrits par les pharmaciennes et les pharmaciens de l’Ontario sont les suivants : fièvre des foins (rhinite allergique), muguet buccal (candidose buccale), conjonctivite à bacille de Weeks (conjonctivite bactérienne, allergique et virale), dermatites (éruptions atopiques, eczéma, éruptions allergiques et dues à un contact), crampes menstruelles (dysménorrhée), reflux acide (reflux gastroœsophagien pathologique), hémorroïdes, feu sauvage (herpès labial), impétigo, piqûres d’insectes et urticaire, piqûres de tiques (prophylaxie post-exposition pour prévenir la maladie de Lyme), entorses et foulures (musculosquelettiques) et infections des voies urinaires (IVU). Ce nouveau service s’ajoute à la capacité de ces professionnels à renouveler les ordonnances pour la plupart des médicaments, comme ceux contre la tension artérielle, le diabète et l’asthme.
Comme une visite chez un médecin de famille ou dans une clinique sans rendez-vous, les gens qui présentent leur carte Santé de l’Ontario n’ont pas à payer de frais supplémentaires pour une consultation en pharmacie concernant ces treize affections. Le coût du médicament prescrit, quant à lui, continuera à incomber aux gens, soit directement par ceux-ci ou par le biais de leur régime d’assurance médicaments.
Jusqu’à maintenant, ce sont près de la moitié des 4 700 pharmacies de l’Ontario qui ont commencé à offrir ce service; d’autres commenceront à y participer dans les semaines à venir. Amy Boileau est pharmacienne chez Findlay’s Drug Store de New Liskeard depuis août 2021 où le service est déjà offert, et ce, sans rendez-vous. Selon elle, il s’agit d’une décision judicieuse de la part du gouvernement de l’Ontario, et elle se dit heureuse de voir son rôle évoluer. « Dans le passé, les pharmaciens étaient reconnus pour la préparation des médicaments. De nos jours, nous jouons un plus grand rôle du côté clinique, c’est-à-dire que nous avons les connaissances nécessaires pour évaluer des symptômes, déterminer si le patient doit voir un médecin pour subir d’autres évaluations ou examens, savoir quel médicament serait efficace et approprié pour le patient, en gardant en tête les allergies, les conditions médicales, les fonctions rénales et les interactions entre médicaments, et finalement pour s’assurer que le patient soit informé sur le médicament et la façon de l’utiliser. Ce nouveau service permet de pratiquer à notre plein potentiel et renforce cette perception du nouveau rôle clinique des pharmaciens dans la communauté. »
Madame Boileau mentionne également que les ordonnances autorisées ont été bien sélectionnées puisque ce sont des conditions qui ne nécessitent pas de tests spécifiques, comme des analyses en laboratoire, mais qui sont courantes et qui peuvent facilement être diagnostiquées par leurs symptômes, leur durée, leurs facteurs de risque, entre autres. « De plus, certaines des conditions médicales autorisées ont des contraintes de temps où le médicament fonctionne mieux s’il est commencé tôt. Puisque nous sommes accessibles, les patients peuvent être évalués plus rapidement. »
L’Ontario rejoint plusieurs autres provinces canadiennes qui avaient déjà emboîté ce pas. « D’après moi, c’est un bon début pour l’instant. Je crois, cependant, que si l’on compare notre liste, ici, en Ontario, à celle des autres provinces, comme l’Alberta ou la Saskatchewan, plusieurs autres conditions pourraient être ajoutées dans le futur », conclut la pharmacienne.