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Des projets artistiques foisonnants

2 février 2023

par : Marie-Soleil Legendre | Journaliste de l'Initiative de journalisme local

photo : Archives - Karl Chevrier

Le Conseil des arts et des lettres du Québec, les MRC d’Abitibi, d’Abitibi-Ouest, de la Vallée-de-l’Or et de Témiscamingue, ainsi que la Ville de Rouyn-Noranda, en collaboration avec le Conseil de la culture de l’Abitibi-Témiscamingue ont récemment annoncé un soutien de 242 700 $ à 13 artistes et 2 organismes artistiques dans le cadre du Programme de partenariat territorial de l’Abitibi-Témiscamingue. Parmi les récipiendaires, trois sont de la MRC de Témiscamingue.

Le premier, Karl Chevrier, est un artiste de Temiscaming First Nation à Notre-Dame-du-Nord. Il s’est vu remettre 18 000$ pour l’organisation d’une activité d’initiation à l’art avec les jeunes de la Première Nation de Timiskaming. Le dessin à l’œil, la peinture acrylique, l'aquarelle, la sculpture et la fabrication de capteurs de rêve sont quelques-uns des médiums que Karl Chevrier apprendra aux jeunes de sa communauté chaque mardi pendant douze semaines à compter du 31 janvier. Les œuvres des jeunes seront exposées et mises en vente dans le gymnase de leur école une fois les cours terminés. En partageant son savoir, l’homme de 62 ans souhaite laisser une trace pour les générations futures. « Les artistes, c’est eux qui documentent l’histoire. C’est mieux de laisser quelque chose en arrière que de quitter et garder notre savoir pour nous-mêmes », explique-t-il.

Tolédère - Gracieuseté de Dominic Lafontaine

Une seconde personne de la Première Nation de Timiskaming, Dominic Lafontaine a reçu une somme de 7000$ pour la continuation de son projet, La ville de Tolédère aime ses enfants. Entamé pendant une mini-résidence à L’Espace LAB O de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue pour la Journée de la Vérité et la Réconciliation, Tolédère, une ville fictive, est le résultat de texte et d’image prise de la section du site web de l’UQAT adressé aux élèves autochtones, remixé par des outils de génération de données issues de l’intelligence artificielle. C’est sous la forme d’un kiosque touristique que Dominic Lafontaine présentera la ville tordue, qui a ses propres traditions, comme le festival de la jeunesse, ses habitants uniques, les tolédéens, et une culture riche.« C’est la ville portuaire de l’Abitibi. Elle a son propre slogan : Indigenous, francophone, enfants : découvrir l’Abitibi », explique Dominic Lafontaine. Le résultat se veut amusant, toutefois plausible. « Il y a des choses tellement réalistes que même moi, parfois, j’oublie que la ville n’existe pas pour vrai! », ajoute l’artiste.

Enfin, Suzie Gagnon a obtenu 18 000 $ pour la création des illustrations du récit biographique Les lettres perdues de Carmelle Adam.

Le CALQ octroie aussi directement, hors partenariat territorial, 25 000$ à l’artiste multidisciplinaire Louise Lavictoire. La centaine d’heures investie dans la préparation de la demande n’aura pas été en vain alors qu’elle s’apprête à débuter la phase de recherche pour son projet Regards, un hybride théâtre et cinéma. « Cette création repose sur une forme alliant les arts de la scène et le septième art contribuant ainsi à l’avancement d’une forme artistique particulière. En prenant appui sur des fragments de films, j’envisage l’enfant comme figure principale. Le regard de ce personnage servira de fil conducteur, et ce, dans l’objectif de souligner les faits saillants de notre dernier siècle. Il s’agit d’une réalisation ambitieuse que je cogite depuis près de dix ans. », peut-on lire dans la description de son projet. « Une fois l’étape de recherche, d’exploration et de création franchie, je consacrerai huit semaines pour l’écriture dramaturgique en m’appuyant sur les divers éléments retenus et en y incluant une période de réflexion avec un cinéaste et la finissante ou le finissant en création numérique de l’UQAT », explique-t-elle. Louise Lavictoire passera enfin une cinquantaine d’heures au Petit Théâtre du Vieux-Noranda l’automne prochain où différents éléments relatifs aux technologies numériques seront testés à partir du texte, des séquences tournées, des extraits de films, de la bande sonore et du jeu des interprètes. Une fois cette étape terminée, l’initiatrice du projet déposera une seconde demande de financement pour la diffusion de son projet Regards.

Gracieuseté de Louise Lavictoire - Regard

Entre-temps, Louise Lavictoire se retrouve dans l’école de Latulipe une journée par cycle de 10 jours pour travailler sur des projets de balados et de livres audios avec des enfants de l’école. Elle a aussi entrepris des démarches auprès d’éditeurs pour une éventuelle publication de son manuscrit, Gloria, qui est un clin d’œil au roman Coco de son ancien élève de théâtre devenu auteur, Antoine Charbonneau-Demers.

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