— PUBLICITÉ—

L’ancienne gare de Cobalt est à vendre

19 février 2023

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

La gare de Cobalt, située au 1 Argentine ST, fut construite en 1910, selon le site web de la Fiducie du patrimoine ontarien, ce qui correspond aux débuts du transport ferroviaire dans le nord de l’Ontario. Aujourd’hui, il est possible d’acquérir ce bâtiment au cachet unique affiché à 590 000 $. Oui, la gare est à vendre!

Il y a environ un an, la vente de ce bien immobilier fut confiée à Suzanne Othmer, agente immobilière à New Liskeard. « La Ville de Cobalt a hérité de la gare et elle l’a gardée pendant plusieurs années. Il y avait un centre d’interprétation et un musée de la guerre là-dedans. Quand la Ville a décidé de la vendre, c’est un homme d’affaires qui l’a achetée pour sa femme. Elle voulait ouvrir une antique shop. Finalement, des problèmes de santé ont changé les plans et la propriété est encore à vendre. »

Pour madame Othmer, qui compte plus de 30 ans d’expérience dans la région du Témiskaming ontarien, ce type de propriété ne se vend pas du jour au lendemain. Il faut faire preuve de patience, de temps et d’énergie pour trouver la clientèle intéressée à ce type d’achat. « Ce n’est pas pour tout le monde. Le haut est de 900 pieds2 et le [rez-de-chaussée] a 5 600 pieds2. Il y a donc la possibilité de faire deux logements en haut ou un très grand appartement. Le bas pourrait être commercial, comme un restaurant, une brewery ou un centre d’art, par exemple. » L’endroit est parfois loué pour des réceptions, entre autres, des mariages, puisque le cachet est propice à ce genre d’événement.

« Il y a beaucoup de gens de Toronto qui sont venus visiter. Pour tout de suite, il y a une personne de l’Alberta qui est intéressée, mais ce qui est difficile pour ce type de propriété, c’est d’emprunter de l’argent. Les banques ne veulent pas être prises avec une gare. »

Gare (4)

Ce n’est pas la première fois que madame Othmer sort des sentiers battus pour vendre des propriétés hors du commun. « J’ai déjà eu la prison d’Haileybury à vendre et un abattoir autour d’ici. J’ai aussi eu le collège d’agriculture à vendre. Ces grosses propriétés-là, ça demande beaucoup d’ouvrage pour les vendre. »

Quelques détails au sujet de l’architecture

Ce bâtiment centenaire est l’œuvre de l’architecte torontois John M. Lyle. Ce dernier a conçu plus d’une centaine d’édifices parmi les plus beaux et les plus historiques de la région de Toronto, mais aussi à travers le Canada. « La gare est un long et bas édifice en brique d'un étage et demi avec un toit à quatre versants à large surplomb, soutenu par de grands corbeaux en bois. L'imposant toit est percé de lucarnes à frontons et d'un pignon flamand formant un bloc central qui rompt la ligne de toit et marque l'emplacement de l'entrée principale, ainsi que de l'ancien bureau du chef de gare. L'intérieur possède d'imposantes fermes de toit et un plafond en bois. » C’est la description que l’on peut lire sur le site web de la Fiducie du patrimoine ontarien. Il s’agit d’un modèle de gare typique du début du 20e siècle. L’architecture s’inspire du mouvement Arts and Crafts et du style néo-Tudor.

Suzanne Othmer précise que le bâtiment est très solide et qu’il a subi beaucoup de rénovations au fil du temps, entre autres, d’importants travaux d’électricité. Les portes et les fenêtres sont d’origine. « En été, il est possible d’ouvrir les grandes portes et les fenêtres. Avec la vue sur le lac et le vent doux qui entre, c’est de toute beauté. »

En 1979, la Ville de Cobalt a placé l'édifice sous la protection de la Loi sur le patrimoine de l'Ontario, et en 1993, la Fiducie du patrimoine ontarien a établi une servitude protectrice du patrimoine sur l'édifice. L’aspect extérieur du bâtiment ne peut donc pas subir de modifications. Cependant, l’intérieur peut être rénové et refait selon les goûts et les utilisations du prochain propriétaire.

Fait intéressant

Le prince de Galles, celui qui allait devenir le roi Édouard VIII s’est arrêté à la gare de Cobalt en 1919. À cette époque, représentant de son père, le roi George V, il venait visiter la mine O’Brien.

Articles suggérés