Les amateurs de bières artisanales ont peut-être déjà eu la chance de voir circuler les œuvres du Témiscabitibien Hugo Gaudet-Dion via les produits de la Brasserie du Bas-Canada. En effet, l’artiste en arts visuels originaire de l’Abitibi-Témiscamingue a récemment été invité à concevoir des étiquettes de bières pour l’entreprise gatinoise.
« J’ai été contacté par Alexandre Mercier qui fait la majorité des illustrations et le design de la brasserie. Faire des étiquettes de bières m’attirait depuis longtemps et j’étais déjà un amateur des produits de la Brasserie du Bas-Canada. Ce qui est bien c’est qu’ils me font entièrement confiance et me laissent faire ce que je veux, je peux même trouver le nom des bières. Ils mettent vraiment de l’avant le travail des artistes et cherchent à avoir un visuel qui se démarque ». En effet, les visuels de la Vertige, la Connexion, la Plonge et la Dièse se démarquent, tout comme l’art d’Hugo Gaudet-Dion.
« Mon travail est un constant remodelage de ce que l’on attribue de plus sombre à l’humain. J’ai pour objectif de provoquer des réactions fortes et spontanées, de stimuler la réflexion et l’échange autour de nos cordes sensibles, de nos pulsions et de nos excès ». Hugo Gaudet-Dion s’inspire de ce que l’on peut observer sur les écrans, particulièrement les films, les séries télévisées ou les jeux vidéo qui touchent à l’horreur, le dramatique, le surréalisme, l’humour et la science-fiction. « David Lynch est un artiste que j’apprécie beaucoup », ajoute celui qui puise également son inspiration dans la bande-dessinée expérimentale et la psychologie. « Je m’intéresse énormément aux comportements humains. La représentation de ceux-ci à travers les divers médias nommés plus haut est quelque chose qui m’intéresse beaucoup, surtout quand c’est exacerbé ».
Hugo Gaudet-Dion a d’abord passé une partie de son enfance à Évain, puis à Ville-Marie. Il a toujours su qu’il ferait un métier touchant aux arts visuels. « Ça s’est fait naturellement. J’ai toujours été encouragé par mes proches et entouré de personnes créatives donc ç’a forcément facilité cette voie ». Il a fait un DEC en Art plastique au Cégep à Rouyn-Noranda, puis un Baccalauréat en Arts visuels à l’Université du Québec en Outaouais. Domicilié à Gatineau depuis 2006, l’artiste n’a pas chômé. « Au Cégep, j’ai commencé à faire de la sculpture, de l’installation et de la performance. Je voulais essayer plein de choses tant qu’à en avoir l’occasion. De plus en plus, j’ai eu envie de faire des œuvres interactives qui demandaient la participation du public. Les sculptures bougeaient d’elles-mêmes ou devaient être activées par les gens à l’aide de divers mécanismes. Actuellement, je focalise sur le dessin tout en poursuivant ma recherche en installation. Récemment, j’intègre l’art médiatique dans ma pratique, je fais aussi de la vidéo d’animation ainsi que du son. Ça m’offre une autre manière de créer des œuvres en mouvement ».
Parmi les réalisations dont il est le plus fier, Hugo Gaudet-Dion n’oubliera pas sa participation aux Rencontres en Arts visuels de Yaoundé au Cameroun en 2018. Sa résidence de trois mois au centre le Lobe à Chicoutimi en 2013 est une autre expérience dont il se souviendra longtemps. « Il s’agit de la fois où j’ai le plus longtemps travaillé à même l’espace d’exposition. C’est probablement l’installation la plus ambitieuse que j’ai faite et celle dont je suis le plus fier ». Son parcours artistique a également été marqué par les huit années qu’il a passées à travailler au défunt Le Temporaire, un lieu de création et de diffusion devenu mythique en Outaouais où il a eu un atelier de 2009 à 2017. « Je suis aussi fier d’avoir été trois fois finaliste pour un prix aux Culturiades de l’Outaouais dans des catégories différentes dont celle du créateur de l’année en 2018. J’ai remporté le prix de l’artiste de la relève en 2016 ».
Hugo Gaudet-Dion travaille présentement sur un projet d’installation qui sera présenté à la galerie du RIFT de Ville-Marie en septembre prochain, si tout se passe bien. « Je veux aussi me monter un site Web, chose que j’ai tendance à reporter depuis un bout ». En attendant, on peut suivre le travail de l’artiste via Facebook : Hugo Gaudet-Dion, artiste en arts visuel / visual artist et Instagram : @hgaudetdion.

Vertige | Dessin numérique, format variable, 2019

Ennui techno | Crayon sur papier, 25.5 X 19.5 pouces, 2017

Faire le vide (vue partielle de l'installation) | Matériaux mixtes, dimensions variables, 2012

Il est des nôtres (vue partielle de l'installation) | Matériaux mixtes, dimensions variables, 2011