— PUBLICITÉ—

Doit-on s’inquiéter des émissions de l’usine de Témiscaming?

10 mars 2023

par : Marie-Soleil Legendre | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

La semaine dernière, Radio-Canada informait que l’usine Rayonier de Témiscaming fait partie des huit usines du Québec qui sont autorisées à déroger aux normes de pollution de l’air en plus de n’être soumis à aucune exigence concernant la qualité de l’air. Cette nouvelle a créé de l’inquiétude et des questionnements auprès de la population.

Selon le député de Rouyn-Noranda–Témiscamingue, Daniel Bernard, plusieurs vieilles usines ont aussi des dérogations, tant à la qualité de l’air que de l’eau. Une nouvelle autorisation serait actuellement en train d’être rédigée. « Il semble que l’usine de Rayonier respecte les normes quotidiennes et qu’à un certain moment elles sont supérieures, mais que quotidiennement, c’est correct », exprime le député. Il explique ne pas pouvoir fournir davantage d’information comme le dossier est privé, mais tient à s’assurer que l’ensemble de la population ait la bonne information. Monsieur Bernard serait en attente d’un de la part du ministère de l’Environnement. Il rappelle que l’usine a été acquise en 2017 par Rayonier et assure que la direction de l’entreprise tient au respect des normes.

La préfète de la MRC de Témiscamingue, Claire Bolduc, suit aussi le dossier de près. « Ce n’est pas une responsabilité de la MRC, ça relève de la direction de l’usine. Par contre, la MRC, la ville de Témiscaming et des représentants du territoire qui l’entourent nous sommes rencontrés dès le mois de septembre quand le ministre Charest a mentionné que les usines de Témiscaming et de Rouyn-Noranda n’étaient soumises à aucune norme. Nous avons pris les devants et avons rencontré l’entreprise pour voir comment on peut accompagner les citoyens. »

Selon madame Bolduc, qui a suivi les activités de l’usine de près alors qu’elle occupait le poste de directrice régionale du Centre de contrôle environnemental au ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec entre 2005 et 2008, bien que l’usine ne soit pas tenue des normes, elle les respecte. Elle affirme avoir révisé l’ensemble des données à la suite de la publication de l’article de Radio-Canada. L’usine Rayonier demande aussi au gouvernement d’être soumise aux normes, comme elle est certaine de les respecter. Elle est aussi soumise à toutes les normes environnementales en ce qui en est de l’eau et les respecte. « Obliger l’usine, on ne peut pas faire ça, mais faciliter le dialogue entre les citoyens et les municipalités, ça on peut le faire. C’est construire du mieux vivre ensemble », termine madame Bolduc.

Mauvaise qualité de l’air

La ville de Témiscaming est le deuxième pire endroit au Québec où les concentrations de particules fines sont le plus élevées, avec 39 jours de mauvaise qualité d’air. Selon Claire Bolduc, la situation géographique de l’usine serait une possible cause. L’établissement est situé dans une cuve, c’est-à-dire entre deux pics de montagne, et près d’une rivière, ce qui empêcherait l’air de circuler dans l’absence de vent. L’installation de ventilateurs puissants dans cette situation pourrait être une solution, selon madame Bolduc. La préfète affirme aussi que les membres de la direction de l’usine, qui habitent eux-mêmes le secteur, n’auraient pas envie que le lieu soit néfaste.

La population peut consulter les normes québécoises de qualité de l’air ainsi que les données complètes concernant les émanations de l’usine au https://www.environnement.gouv.qc.ca/air/reseau-surveillance/Carte.asp.

Articles suggérés