L’artiste en arts visuels Émilie B. Côté s’est récemment rendue à Lebel-sur-Quévillon pour y mettre en place une nouvelle exposition, La conquête des racines. Les œuvres de la Témiscamienne occupent les deux nouvelles vitrines Art Actuel du centre communautaire de la ville jusqu’au 6 avril.
Pour cette exposition, Émilie B. Côté offre une deuxième vie à certaines œuvres créées lors de sa dernière résidence à l’Écart, en janvier 2022, qui portait sur la résilience des végétaux. L’installation qu’en a faite l’artiste permet toutefois un résultat unique. « Mon travail est en constante évolution donc chaque fois que je présente une exposition, je suis en harmonie avec là où je suis rendue. Il y a une partie éphémère aussi parce que je travaille avec des végétaux que j'ai cueillis, qui sont délicatement positionnés dans l'espace. C'est difficile de reproduire deux fois les mêmes compositions. Pour la conquête des racines, j'ai travaillé avec un crâne d'orignal que j'ai trouvé en forêt il y a quelques années. Je l'ai nettoyé et je l'ai rempli de cristaux et de mousses végétales, comme s'il retournait à la terre. Je trouve qu'il y a quelque chose de beau dans l'idée que la mort se transforme toujours en quelque chose de nouveau, comme des petites renaissances », explique l’artiste.
Ces œuvres, fidèles à son processus créatif, mettent en contradiction des matériaux stériles et rigides avec des végétaux et des matières organiques qui sont souvent cueillis par madame B. Côté. « Il y a quelque chose de beau dans la nature qu'on peut interpréter différemment quand on sort ces éléments de leur contexte habituel et qu'on les met en valeur dans un lieu de diffusion », partage-t-elle.
Un atelier enrichissant
Pendant son séjour dans le Nord-du-Québec, Émilie B. Côté a convié la population de Lebel-sur-Quévillon à un atelier de création d’un bas-relief avec des éléments de la nature. « J'avais des petits cristaux en résine et en plâtre, des roches, des morceaux de béton, puis des mousses et lichens cueillis l'été dernier et séchés. Nous avons ensuite fabriqué des champignons avec de la pâte de papier, puis tous les éléments se sont mis en place dans une œuvre qui pouvait être installée au mur. Toutes les places disponibles ont été comblées et les participants ont aimé leur expérience. Ils constataient qu'ils vont souvent en nature, mais ne prennent pas le temps d'observer attentivement les mousses et les lichens qui poussent sur leur territoire », relate l’artiste.
En continuelle expérimentation et recherche, la Témiscamienne exposera à nouveau pendant l’été du côté de Haileybury. Son projet, en partenariat avec le Conseil des Arts du Canada, de création d’œuvres permanentes faites de béton et de végétaux qui seront installées à Ville-Marie, sera aussi inauguré au courant de l’été.