Le 11 mars dernier, le Carrefour jeunesse emploi du Témiscamingue organisait un souper interculturel du côté de Saint-Eugène-de-Guigues. Plusieurs immigrants étaient invités à cuisiner un plat traditionnel de leur pays d’origine et à le partager avec les personnes présentes. Cet événement a permis des échanges et des rapprochements pertinents entre différentes cultures qui sont toutes aujourd’hui rassemblées au Témiscamingue. On a demandé à des participants dans quelle mesure la bouffe est rassembleuse et permet de se rapprocher.
Kawther Lagha, Tunisienne
Plat cuisiné : Briks
La cuisine est une expression de l’identité d’un pays. Lors d’un voyage, la découverte du pays de destination ne se limite pas aux musées, théâtres et à la musique, elle s’étale aussi à sa cuisine. Un plat savoureux possède ce pouvoir magique de nous réunir, au-delà de nos différences, pour profiter d’un magnifique moment de partage et d’échange. À chaque pays ses saveurs et il n’y a rien de mieux que la cuisine pour découvrir davantage, se familiariser et même tisser des liens avec les autres cultures tout en se faisant plaisir!
Chantal Toko, Camerounaise
Plat cuisiné : Koki
C’est un repas traditionnel. Nous avons voulu faire goûter aux autres une particularité de chez nous fait avec des ingrédients propres à l’Afrique, particulièrement du Cameroun. Au Cameroun, nous avons plusieurs ethnies, ce qui veut dire que nous avons aussi différents mets traditionnels. Le koki est un mets qui tire son origine de deux ethnies et qui est apprécié par plusieurs autres pour son goût. Dans des cérémonies traditionnelles ou citadines, des personnes de diverses ethnies se régalent. Selon moi, si un repas parvient à être apprécié de plusieurs, il est forcément rassembleur.
Aseline Xavier, Haïtienne
Plat cuisiné : Soupe au giraumon (Soupe joumou en créole Haïtien)
Cette soupe comporte une valeur politique et historique pour tous les Haïtiens, quel que soit l’endroit où ils vivent. Pour une mise en contexte, le 1er janvier 1804, à la suite d’une longue bataille contre les Français, nos ancêtres ont remporté la victoire. Pour célébrer cette liberté, Marie-Claire Bonheur, femme de Jean-Jacques Dessalines, l’un des leaders de cette révolution, autorisa tous, esclaves comme paysans, de consommer cette soupe à laquelle seuls les colons et les personnes libres avaient droit. Pour nous, les Haïtiens, la soupe joumou est un élément unificateur grâce à son histoire, elle est préparée et consommée dans presque tous les foyers haïtiens. Par ailleurs, tous les 1er janvier, familles et amis se réunissent autour de cette soupe en mémoire de notre indépendance. Le 16 décembre 2021, elle fait partie du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La soupe joumou représente un symbole indissociable de notre histoire et de notre identité.
Anabelle Landry-Genesse, Québécoise
Plat cuisiné : Pain de viande
Pour moi, chaque événement en famille et entre amis autour d’un repas, c’est toujours une excuse pour se rassembler. Ce n’est pas juste de manger ensemble, mais aussi de le cuisiner et de se séparer les tâches, sans être stressé, et c’est ce que je fais avec mes amies pour ce souper! Quoi de mieux pour connaître la culture de quelqu’un? Avec les différents ingrédients, on peut vraiment se rendre compte de nos différences. C’est aussi un prétexte pour parler de comment ça se passe ailleurs.