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Le CSSLT en mission de recrutement en Tunisie

16 mars 2023

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

photo : Photo d'archive

Le recrutement international est devenu une nécessité pour pallier la pénurie de main-d’œuvre, et le Centre de services scolaire du Lac-Témiscamingue (CSSLT) emboîte le pas pour dénicher des enseignant.e.s, principalement au niveau secondaire. Ainsi, Tanya Neveu, agente de développement recrutement-rétention, et Chantal Moreau, enseignante à l’école Rivière-des-Quinze, se rendront à Tunis, les 29 et 30 avril, pour participer aux Journées Québec Tunisie. Les yeux seront donc rivés sur le CSSLT qui est la première organisation scolaire de l’Abitibi-Témiscamingue à participer à une telle mission.

Les Journées Québec sont une initiative du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) en collaboration avec d’autres partenaires, dont l’organisme Montréal International dans le cas de cette mission en Tunisie. L’événement cible les professionnels expérimentés et qualifiés dans plusieurs domaines. Ce sont 15 entrepreneurs et organismes du Québec qui feront partie de l’aventure, dont deux centres de services scolaires. « On s’en va recruter principalement des enseignants au secondaire. On se concentre vraiment là-dessus. C’est très niché. On recherche aussi un technicien en bâtiment qu’on n’est pas capable de trouver localement et même au niveau de la province. Donc, ce sont ces deux corps d’emploi là qu’on s’en va chercher spécifiquement », précise Tanya Neveu. Dans certaines matières au secondaire, le besoin se fait plus criant. C’est le cas, entre autres, en mathématiques, sciences, adaptation scolaire et anglais.

Pour ces deux journées à Tunis, la démarche est bien différente de celle d’un salon de l’emploi traditionnel où les gens à la recherche d’un travail circulent et distribuent leur curriculum vitae pendant que les employeurs sont en mode séduction. Le travail de recrutement est déjà commencé, avant même le décollage. Actuellement, ce sont près de 3 000 curriculums vitae que Tanya Neveu a reçus, une banque qui sera épurée pour lui permettre de rencontrer une trentaine de candidats déjà ciblés et présélectionnés en fonction de leurs diplômes, leurs compétences et leurs expériences. De 9 h à 17 h, pendant deux jours, elle s’entretiendra donc individuellement avec ceux dont le profil a retenu l’attention pour combler les besoins les plus urgents. Quant à l’enseignante qui l’accompagnera, son rôle sera de parler de la réalité dans les écoles du Témiscamingue. « Chantal est une excellente ambassadrice en soi, de par son amour pour son métier, je te dirais, de par ce qu’elle dégage, aussi, comme personne. Et elle avait déjà manifesté un intérêt pour parler de sa profession dans les universités. […] On voulait que ce soit une enseignante ou un enseignant du secondaire, et le nom de Chantal est ressorti. »

Même si l’agente de développement hésite à chiffrer ses attentes, elle précise que le recrutement de deux enseignants pour le secondaire serait, pour elle, une première mission bien accomplie. Bien sûr, il y a un long chemin à parcourir avant que ces enseignants aient le pied dans une école du Témiscamingue. « Il ne faut pas penser qu’au mois de mai, ça va être fait. Il faut aller chercher des équivalences, il faut qu’ils aient cherché des permis probatoires d’enseigner. Et une fois rendus ici, ils ont des démarches pour obtenir leur brevet d’enseignement au Québec. […] On ne parle pas de poste. On ne peut pas donner un poste. Ils ne sont pas légalement qualifiés au Québec. » Pour ces nouveaux employés venus de l’étranger, ce sont des contrats qui peuvent leur être offerts, le temps d’entamer le processus pour obtenir une citoyenneté canadienne et le brevet d’enseignement. « Ces enseignants-là, on va les avoir pour deux-trois ans avec nous. Il y a un contrat d’engagement qu’on signe avec eux. Mais le but, c’est de les garder. Ce n’est pas de les avoir au passage pour deux-trois ans, parce que c’est quand même de grosses démarches. »

Le CSSLT peut aussi compter sur la collaboration du MIFI et d’organismes locaux pour l’accueil et l’intégration de ces nouveaux arrivants, tant en ce qui concerne de l’aide apportée à l’employeur qu’à la personne immigrante. « On va s’habiliter et se former pour être un bon employeur pour la population immigrante. » Tanya Neveu termine en mentionnant que l’investissement en vaut le coup étant donné que le recrutement local et à l’échelle provinciale ne suffit pas à combler les besoins actuels en main-d’œuvre.

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