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Les infirmières du Témiscamingue gouteront bientôt à l’autogestion des horaires

11 avril 2023

par : Marie-Soleil Legendre | Journaliste de l'Initiative de journalisme local

photo : Archives

Introduit dans les conventions collectives du Centre Intégré de Services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSAT) en 2018, le concept de l’autogestion des horaires est maintenant implanté au sein du centre hospitalier de Rouyn-Noranda, en cours d’implantation au centre hospitalier de La Sarre depuis le mois de janvier et devrait être mis en place aux centres hospitaliers de Val-d’Or et d’Amos d’ici la fin de l’été.

Pour ce qui est du Témiscamingue, le CISSAT prévoit introduire, ou plutôt approfondir ce concept à l’automne prochain. « La particularité du Témiscamingue, c’est que contrairement aux autres secteurs, on est déjà en horaire de proximité. Malgré la fusion des centres et la création du CISS, la gestion de la liste de rappel a été maintenue à même les installations de Ville-Marie. Maintenant, l’objectif à l’automne prochain sera d’introduire le concept et d’aller plus loin en termes d’autogestion et dans la notion de choix de l’employé, de ses préférences, on souhaite même faire émerger de l’innovation. », explique Mathieu Fortier, directeur adjoint de la direction des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques.

L’autogestion des horaires fait partie des mesures exceptionnelles introduites par le ministre de la Santé pendant la pandémie pour favoriser l’attraction et la rétention du personnel infirmier. Depuis, le concept gagne en popularité dans l’ensemble de la province. « On pense qu’il y a une valeur ajoutée par rapport à ce qui se fait ailleurs au Québec, parce qu’on veut vraiment laisser la place aux équipes. On mise beaucoup plus sur de grands principes de mettre l’employé au cœur de nos choix. On y va plus par principe et valeurs que par un manuel de A à Z, qu’est-ce qu’on fait, comment on fonctionne. On s’attend même à ce que les modèles divergent d’un secteur à l’autre, ce ne sera pas nécessairement un copié-collé de ce qui se fait actuellement à l’urgence et aux soins intensifs de Rouyn-Noranda. », continue monsieur Fortier.

« L’idée de l’autogestion des horaires, c’est vraiment de rapprocher dans un premier temps la confection des horaires près des équipes. C’est d’impliquer les équipes de travail dans la conception, prendre en considération les intérêts des personnes et leurs enjeux de conciliation travail-famille », ajoute-t-il.

Les statistiques recensées lors du deuxième projet d’autogestion des horaires, au centre hospitalier de Rouyn-Noranda, démontrent le potentiel du concept quant à l’amélioration de la qualité de vie des employés. Le département étudié est passé de 9 à 0 employé provenant d’agences de main-d’œuvre indépendante et le taux de temps supplémentaires est passé de 25% à 5%. Le taux de roulement des employés est passé de 9% à 1,8% et le nombre d’employés est passé de 44 à 55, ne laissant plus aucun poste vacant dans le département. De plus, la participation aux activités de formation a augmenté, passant de 200 heures à 1 300 heures par année. Selon un sondage mené à l’automne 2020 à l’hôpital de Rouyn-Noranda, 98% des employés considèrent que l’autogestion améliore le bien-être au travail et 99% des employés considèrent que l’autogestion améliore la qualité des soins offerts.

Il faut noter que l’autogestion des horaires vise les secteurs qui ont un roulement de trois quarts d’employés, sept jours sur sept. On parle ici des urgences, des unités mère-enfant ou encore des CHSLD. Le concept ne s’adresse pas, par exemple, aux infirmières dans des secteurs qui opèrent sur un horaire fixe du lundi au vendredi, comme en hémodialyse.

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