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Des étudiants du Cégep à la découverte du Témiscamingue

26 avril 2023

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

Vingt-cinq étudiants inscrits au cours Géographie régionale du programme de Sciences humaines du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue étaient de passage au Témiscamingue les 15 et 16 avril. Le groupe, en provenance des campus d’Amos et de Rouyn-Noranda, a profité de cette tournée pour se familiariser, d’un point de vue géographique, avec ce territoire.

Les arrêts du samedi

À l’entrée du Témiscamingue, on a commencé avec l’observation de la moraine de Roulier, ce relief particulier qui se veut un héritage impressionnant de l’époque glaciaire. Les élèves y ont établi des liens entre ce phénomène et la géomorphologie. Ensuite, Melissa Gill et Justin Polson, de Timiskaming First Nation, ont accueilli le groupe pour l’initier à la richesse de la culture autochtone, notamment par la cérémonie de la sauge, la dégustation de la banique, les chansons au tambour. « Déjà, de rencontrer les premiers habitants du territoire… Il y en a pour qui c’était la première fois qu’ils allaient dans une communauté autochtone. Ça prend des occasions comme ça pour amoindrir les préjugés », explique Christian Dubé, enseignant du cours de Géographie régionale et organisateur de la sortie, tout en mentionnant l’importance de la géographie culturelle comme contenu de cours.

Au bureau municipal de Ville-Marie, les élèves ont été reçus par le maire, Martin Lefebvre, où il a été question de la qualité de vie et des défis que représente la gestion d’un territoire comme le Témiscamingue. « Il nous a expliqué un peu comment Ville-Marie se positionnait, parce que c’est la ville de services entourée de municipalités qui bénéficient de ces services-là. Il y avait comme un enjeu d’équité à travers tout ça, donc, c’était intéressant. Ç’a donné lieu à de beaux échanges. » Différents sujets ont été abordés, tous liés à la géopolitique municipale. Cette première journée s’est terminée par une dégustation au Verger des Tourterelles. « On a pris connaissance des enjeux qui entourent ce genre d’entreprise au Témiscamingue. Monsieur Dubé résume l’un d’eux. « Sans qu’ils soient biologiques, ils sont isolés des épidémies, géographiquement. Ils ont droit à deux semaines de plus de temps de croissance, si on veut, à cause du lac Témiscamingue. Il y avait un aspect géographique à ça, et il y avait aussi l’aspect dégustation que les étudiants ont bien aimé. » Pour Marianne Paquin, étudiante de ce groupe, la grande variété de fruits au verger a été une belle découverte.

Les arrêts du dimanche

La visite de la ferme Baril Bon Lait, de Bobby et Ghislain Baril, à Lorrainville, a permis aux étudiants de mieux comprendre le fonctionnement d’une ferme ultramoderne et la réalité des agriculteurs en région. « Yves Bergeron faisait la visite guidée. C’est un très bon animateur. Les étudiants avaient peut-être des images plus traditionnelles de ce qu’est une ferme laitière. Ils ont vu que ça s’est beaucoup modernisé depuis une vingtaine d’années. » L’occasion était propice pour établir des liens entre l’industrie laitière et la géographie économique. Puis, le groupe s’est déplacé vers Obadjiwan-Fort-Témiscamingue où la géographie historique était au cœur des apprentissages. Le guide Sébastien Charette y a présenté toute la richesse de l’histoire autochtone et allochtone du site. « Ce que j'ai le plus aimé de notre tournée au Témiscamingue était la visite au Fort-Témiscamingue. J'y suis déjà allée plus jeune, et de voir les nouvelles installations qu'ils ont mises sur pied était intéressant. J'adore l'histoire et de redécouvrir l'histoire du Fort aujourd'hui est passionnant pour moi », commente Marianne Paquin. Parmi les apprentissages qui ont retenu son attention : la façon dont les Autochtones fabriquaient les canots d’écorce leur servant à voyager sur la rivière des Outaouais. Pour les intéressés, il est à noter que la saison touristique 2023 de ce lieu historique débutera le 17 juin. Enfin, sur le chemin du retour, un arrêt à Angliers a permis d’admirer le barrage et de discuter de la réalité des petites communautés du Témiscamingue. « On est arrêté dans le parc, au pied du barrage. J’ai donné quelques explications sur le réseau hydrographique en Abitibi-Témiscamingue. »

Pour ce séjour, monsieur Dubé était accompagné par Gaétan Lessard, enseignant retraité du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue. Le groupe a dormi au gymnase de l’école Saint-Gabriel de Ville-Marie et il a aussi eu l’occasion de manger à L’OdacieuX. Cette sortie est ancrée dans le programme de Sciences humaines depuis plus de 20 ans. « L’observation sur le terrain est une façon privilégiée de recueillir de l’information. On ne passe par aucun autre document. On fait de l’observation directe. C’est une méthode qu’on enseigne dans le cours de géographie », précise l’enseignant qui termine en spécifiant la raison pour laquelle le Témiscamingue est une visite qu’il privilégie. « On a toujours quatre ou cinq étudiants dans nos classes qui viennent du Témiscamingue, mais la grande majorité vient de l’Abitibi. Le Témiscamingue, c’est le secret le mieux gardé du Québec. Bien des étudiants ne le connaissent pas, même s’ils savent que ça fait partie de notre région. On est en territoire nouveau. C’est assez différent de l’Abitibi minière. »

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