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Bison du Nord, plus prospère que jamais!

22 mai 2023

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

photo : Courtoisie Bison du Nord

Incontestablement, la dernière année a été profitable pour l’entreprise familiale Bison du Nord située à Earlton. Cette prospérité est l’œuvre d’une gestion holistique de la ferme, soit un bien-être à tous les niveaux : santé de la bête, de la ferme, des terres, des sols, de l’environnement naturel, de la vie humaine et personnelle des éleveurs, etc. Cette philosophie est au cœur des valeurs de la famille Bélanger.

La reproduction

En 2022, Bison du Nord a enregistré le nombre record de 104 naissances vivantes, ce qui surpasse le plan financier de l’entreprise et le ratio de performance fixé, soit l’objectif voulant que 80 % des 120 femelles adultes donnent naissance à un veau. Pour la famille Bélanger, il s’agit d’un bel exploit en sachant que la fertilité des bisons se contrôle très difficilement. « Par exemple, on ne peut pas faire d’insémination artificielle. C’est un gibier qui ne vient en chaleur qu’une fois par année, et tout le monde en même temps. Donc, au mois d’août ou septembre, toutes les femelles sont en chaleur. Aussi, comme c’est un animal sauvage, il est difficile de l’approcher ou de le tenir en captivité pour en faire l’insémination », explique le propriétaire, Pierre Bélanger. Au ranch, on accorde donc une attention accrue à la qualité de l’environnement et des conditions de vie de l’animal pour en assurer la meilleure des productivités. La formule est gagnante, puisque neuf mâles reproducteurs suffisent à servir les 120 femelles.

L’abattage

« On a abattu au-dessus de 70 bêtes en 2022. Donc, par moment, ça allait à un rythme de deux bisons par semaine. » Encore là, il s’agit d’un record de performance pour l’entreprise qui en abattait environ 30-35 lors des bonnes années. Et pour suffire à la demande, Bison du Nord achète maintenant des mâles d’abattage provenant de plus petits éleveurs. « On vend des animaux vivants pour la reproduction à d’autres éleveurs, mais on voulait aussi avoir un équilibre entre nos sujets de reproduction, qui est une de nos spécialités, et un marché de viande. Alors, l’an passé, on a abattu beaucoup plus d’animaux. On s’est développé un bon marché de boucherie. » En effet, les Bélanger expédient, un peu partout en Ontario, des carcasses complètes de bisons. Des particuliers en font l’achat pour revendre le tout à la population. Pourquoi leur viande est-elle si recherchée? Monsieur Bélanger explique que la qualité de sa viande est due à la qualité des bêtes qui sont abattues à un poids et à un âge uniformes. Aussi, les bisons ne sont nourris qu’à l’herbe, ce qui sort de l’ordinaire, puisque la plupart des éleveurs privilégient une nutrition mixte en utilisant, entre autres, l’avoine, l’orge, le blé, le maïs.

La génomique animale

Ce recours à la science, qui est une grande nouveauté au ranch des Bélanger, contribue à améliorer la qualité du troupeau. Cette méthode permet la lecture de l’ensemble du matériel génétique de la bête qui est encodé dans son ADN. En fait, la technique consiste à récolter un petit échantillon de tissu, extrait de l’oreille de l’animal, afin de créer une fiche d’identité pour chacun des mâles de reproduction. « Avec ça, on peut déterminer qui sont les pères des veaux mâles qui ont une croissance supérieure ou des attributs supérieurs. On peut donc faire de l’affiliation génétique. On a commencé en décembre à prendre des échantillons et à les expédier dans un laboratoire de Calgary. Le but de tout ça, c’est que ça nous permet, en quelque sorte, de documenter lesquels sont les animaux les plus performants, et de certifier le tout à l’acheteur. » Le tracé génétique est une approche lucrative qui évite à l’éleveur d’abattre les meilleurs sujets pour la reproduction. Monsieur Bélanger parle d’une « gestion gentille » de ses bisons.

Le recours à la technologie

Il y a aussi l’utilisation du logiciel CattleMax qui fait partie des nouvelles améliorations liées à la gestion du troupeau. Ce programme basé sur l'infonuagique permet la tenue de registres du ranch. À même le téléphone intelligent, il est possible de documenter en temps réel les observations ou les données de chaque animal. « Par exemple, quand Charles, mon fils, est dans le champ et qu’il regarde une femelle qui donne naissance ou qui vient de donner naissance, il peut faire une note sur son logiciel de suivi. Il peut noter différentes informations, comme la date de naissance, les difficultés. Il peut même prendre une photo de la vache et de son veau et tout ça s’intègre au dossier. C’est beaucoup mieux qu’un dossier manuel. Le soir, il fallait tout transcrire. Maintenant, l’information entrée dans le logiciel en temps réel est tout de suite au dossier de la bête. »

Le corral

Le bison est un animal pacifique, mais aussi sauvage. Pour le manipuler sans stress, la tâche se complique. Le séparer du troupeau se fait difficilement, surtout quand on sait que la femelle adulte pèse au moins 500 kilos et que le poids du mâle est d’environ 900 kilos. Pour remédier à la situation, un corral a été installé, c’est-à-dire une série de couloirs et d’enclos dans lesquels le bétail circule. Depuis l’an dernier, les bisons sont amenés à passer dans ce corral de façon plus régulière, pour s’habituer au labyrinthe. « On a de moins en moins besoin de les pousser ou de les forcer à y entrer. Maintenant, tout se fait de façon plus naturelle. » Des points d’eau et de sel sont installés pour les attirer dans le corral, ce qui facilite les interventions physiques et directes avec l’animal : le peser, lui mettre une étiquette à l’oreille, prendre un échantillon de tissu, simplifier le changement de pâturage, sevrer les veaux, faire une prise de sang, donner un vaccin, etc. Encore ici, il s’agit d’une amélioration qui privilégie le bien-être animal.

Pour en apprendre davantage sur le bison de pâturage, les visites guidées de Bison du Nord reprendront dans quelques semaines. Il suffit de suivre l’entreprise sur Facebook et Instagram pour en connaître les dates et les heures.

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