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Revoir et conserver l’histoire des Premières Nations de la région

2 août 2023

par : Marie-Soleil Legendre | Journaliste de l'Initiative de journalisme local

photo : Gracieuseté de Maurice J Kistabish

L’organisme Minwashin a visité plusieurs communautés des Premières Nations de la région dans les dernières semaines afin d’offrir gratuitement un service de numérisation d’archives. Cette tournée se donne dans le cadre du projet de bibliothèque virtuelle Nipakanatik. Maurice Kistabish, idéateur et gardien du projet, explique que « l’idée, c’était de mettre en place une bibliothèque virtuelle, d’où le besoin de numériser les archives. Moi, ça fait trente ans que je fais de la recherche et en visitant diverses communautés, j’ai remarqué que plusieurs d’entre elles n’étaient pas en mesure de classer et d’archiver leurs documents. Dans un deuxième temps, nous nous sommes dit que nous ne voulions pas perdre notre culture et que ce serait un bon moyen de le transmettre aux générations futures ».

Les objets et documents numérisés sont en lien avec les six pôles suivants : Icikiciwin (la langue), Aki (le territoire), Anicinabe Ocitowin (les arts), Kapakitinamâgonâniwak (le patrimoine), Atisokan-Tipatcimowin (l’histoire) et Manitowiwin (la spiritualité). La bibliothèque virtuelle servira à préserver, documenter et à partager de manière éthique et respectueuse les archives de la nation Anicinabe, qui s’étend de l’Outaouais jusqu’au nord de l’Ontario.

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Du 26 juin au 7 juillet, dans la Temiskaming First Nation seulement, c’est environ 6 000 documents qui ont été numérisés, allant d’enregistrement de chants d’enfants à des albums de photos anciennes. « On veut rapatrier, numériser tout ce qui peut aider à refaire notre histoire parce que nous, on a eu beaucoup de recherches sur nous par des archéologues, anthropologues, mais parfois l’interprétation qu’ils donnaient ne reflétait pas nécessairement la réalité parce que ce n’était pas nécessairement des gens qui étaient anichinabés. Ils avaient parfois des façons d’interpréter qui étaient biaisées. C’est un projet de décolonisation, de réparation et de réappropriation, de reproduire l’histoire telle qu’elle est et non comme elle a été interprétée par les recherchistes », ajoute monsieur Kistabish.

En plus de numériser, l’équipe de Minwashin prend le temps d’interagir avec chaque personne qui offre une archive. « On prend la photo, on numérise, et on lui demande de nous donner le contexte et de nous parler de l’objet qu’il nous confie. Du coup, ça nous donne toute une histoire qui va avec ça. On fait parler, si vous voulez, les images et les documents tout en les numérisant. On ne fait pas juste numériser, ils ont interagi avec les gens qui nous font les dons. De cette façon-là, on a un document archivé qui est beaucoup plus documenté par les personnes qui en font les dons. C’est avec cette information bonifiée qu’on peut justement partager avec les musées par après, et avec les universités », termine Maurice Kistabish.

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