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Hommage à Jeannine Gaudet Brault

23 août 2023

par : Marie-Soleil Legendre | Journaliste de l'Initiative de journalisme local

C’est le 10 août dernier, à l’âge de 93 ans que Jeannine Gaudet Brault s’est éteinte. Le deuil de cette pionnière du Témiscamingue s’est fait ressentir un peu partout dans la région ainsi que dans le reste de la province. Son histoire en est une des plus inspirantes, empreinte de courage et de liberté. « C’était une femme de carrière, qui était peut-être avant son temps. C’était quelqu’un qui aimait raconter et qui contait bien aussi, avec un sens de l’humour assez particulier », décrit sa fille, Marie-Hélene Brault.

Née le 7 avril 1930 à Béarn, Jeannine Gaudet Brault a obtenu son diplôme de l’École normale de Ville-Marie et a entrepris sa carrière d’enseignante en 1947. Elle aura consacré 35 années de sa vie à l’enseignement. Également passionnée par l’histoire régionale, elle rédige bénévolement un petit livre sur la municipalité de Béarn en 1959. Après déjà de nombreux accomplissements, elle est nommée responsable d’un projet de recherche par le ministère de l’Éducation en 1975. Ce projet s’intitule Étude des relations entre l’apprentissage et la démarche du professeur dans l’enseignement à l’élémentaire. En 1977, elle anime un atelier au congrès de la Société des professeurs d’histoire du Québec.

Plusieurs se souviennent d’elle pour sa contribution au développement de la Société d’Histoire du Témiscamingue. « Peu de temps après qu’elle a commencé à s’y impliquer, elle a été nommée présidente. Ils se sont mis à recueillir des antiquités des gens du Témiscamingue et c’est grâce à ça que la société d’histoire possède autant d’archives de l’arrivée des colons. Avec son équipe, elle a récupéré la Maison du frère Moffet dans le fond d’un fossé, l’a fait classer et installer à son endroit actuel », raconte Marie-Hélène Brault.

Il faudrait bien plus qu’un article pour énumérer l’ensemble de ses réalisations. Ce n’est pas un hasard qu’un livre sur sa vie a été publié chez les Éditions Soréat en 1990. Une vie de projet en projet, écrit par Guy Perreault, a été réimprimé à deux reprises. En 1993, Jeannine Gaudet Brault a reçu le titre de Chevalière de l’ordre national du Québec, la plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec.

La façon dont elle se tenait devant certains des plus grands noms du Québec a grandement inspiré son fils, Jean-Claude Brault. « On a rencontré tellement de gens, on a rencontré Parizeau entre autres, on a rencontré Robert Bourassa. Pour moi, c’étaient des idoles d’une certaine façon. Ce qui m’a marqué le plus, c’est qu’une petite madame de Béarn, qui n’avait pas de hautes études, mais de voir ce qu’elle a accompli dans sa vie, de bouleverser le monde de l’éducation, d’être en contact avec des gens aussi prestigieux, aussi inspirants qu’elle a rencontrés; ça m’a toujours beaucoup frappé, parce qu’elle avait confiance en elle et parce qu’elle fonçait. J’ai toujours été fasciné par sa façon d’entrer en contact avec les plus grands de la société malgré ses origines modestes. »

Par sa façon d’être, Jeannine Gaudet Brault était capable de rendre n’importe qui à l’aise. « Elle les rendaient fiers de ce qu’ils étaient, je peux dire ça comme ça. C’est vraiment par sa capacité de rentrer en contact avec les gens. Elle avait cette facilité-là. Elle a accompli beaucoup de choses, autant au niveau de la condition féminine que son implication au niveau de la société d’histoire. Elle a vraiment accompli beaucoup de choses, mais je pense que ce qu’elle a accompli de mieux, c’est de rendre les gens fiers de ce qu’ils sont. Elle disait qu’elle venait de Béarn, et que les gens de Béarn, c’était important. Sa communauté, son village, ça lui tenait à cœur et elle aimait tout le monde dans cette communauté-là », ajoute-t-il. Malgré la maladie, Jeannine Gaudet Breault aura fait preuve de courage et de résilience jusqu’à ses derniers jours. « Sa façon de rire et de faire rire malgré tous les malaises qu’elle vivait. Elle trouvait le positif dans tout ça. Ça, c’est quelque chose qui m’inspire beaucoup », termine Jean-Claude Brault.

Plusieurs textes ont déjà été écrits en l’honneur de Jeannine Gaudet Brault. Les personnes intéressées à se replonger en détail dans ses histoires peuvent consulter ces liens. (Texte de l’Ordre national du Québec- Récit de Guillaume Beaulieu - Page Wikipédia)

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