Normand Aumond, l’inépuisable cueilleur de bleuets

1 septembre 2023

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

photo : Courtoisie Lisette Aumond

La cueillette de petits fruits n’a plus de secrets pour Normand Aumond. L’homme de Guérin, âgé de 86 ans, y consacre une grande partie de ses journées. Ses étés commencent avec la cueillette de fraises à la Ferme Nordvie de Saint-Bruno-de-Guigues et ils se poursuivent avec celle des bleuets à la Bleuetière de Guérin.

Comme il habite tout près de la bleuetière, c’est à ce fruit qu’il est le plus dédié. Fidèle au poste, il s’y rend tous les jours, et ce, de la première journée d’ouverture de l’entreprise jusqu’à sa dernière qui clôt la saison. Et ce rythme de vie est bien ancré en lui puisqu’il s’y adonne depuis sa retraite à l’âge de 65 ans. Pour la saison estivale 2023, à trois jours de la fermeture de la bleuetière, le compte est à 565 livres de bleuets cueillis par monsieur Aumond. Sa tendance : au moins quatre paniers de cinq livres par jour. Son record : 800 livres de bleuets en 2020. D’ailleurs, Jean-François Gingras et Sophie Lance, qui étaient les propriétaires de la Bleuetière de Guérin à ce moment-là, affirment que 2020 a été également leur année la plus prospère avec une récolte de 250 000 livres. 2021 a été toutefois plus morne, un été sans bleuets en raison de la gelée, une pause forcée pour monsieur Aumond qui espérait une température plus clémente pour l’année suivante.

Bien sûr, tous ces bleuets cueillis ne sont pas destinés à sa simple consommation personnelle. Il les vend à une clientèle déjà bien établie, comme des membres de sa famille, des connaissances, des résidents de chalets dans les environs, des gens qui habitent à la résidence Le Phare du Nord à Notre-Dame-du-Nord, etc. Sa cueillette est même le fruit d’exportation puisqu’il en vend à des gens de Val-d’Or, de Gatineau, d’Ottawa, de Baie-Saint-Paul, de Toronto, soit des gens de passage en région qui ont entendu parler des bleuets de monsieur Aumond. « C’est beaucoup de bouche à oreille », confirme Margo, la femme de Normand Aumond. Bien sûr, le but principal du cueilleur n’est pas de faire de l’argent avec sa vente de bleuets. Pour lui, c’est un passe-temps pour se détendre, pour relaxer et aussi une façon de sociabiliser avec le personnel de la bleuetière et les cueilleurs qu’il rencontre.

Tous les matins, il part vers 9 h. Il revient dîner à la maison et il y retourne en après-midi, même les journées de grosse chaleur. Alors que la plupart des cueilleurs s’accroupissent pour faire le plein de leurs paniers, Normand Aumond, lui, a sa propre technique, soit penché, dos courbé. C’est ce qui lui est le plus efficace et le plus confortable.

Il se dit tellement bien accueilli par les propriétaires de la Bleuetière de Guérin. Il a ses « spots » bien à lui, non loin de son véhicule et de la toilette. Sophie Lance, qui a été copropriétaire de la bleuetière pendant 13 ans, ne garde que de bons souvenirs de ce fidèle client. « On le voyait tous les jours. Tout le temps de bonne humeur, toujours un mot gentil, sympathique tout en étant un peu timide. Il ramassait ses deux « douze litres » par jour. C’est aussi un monsieur super serviable. Un moment donné, la batterie de ma balance a brisé. Il est allé chez lui me chercher une balance le temps qu’on répare la nôtre. On l’a tout le temps bien aimé. »

Tant et aussi longtemps que la santé le lui permettra, Normand Aumond continuera de s’adonner à ce passe-temps qui le passionne et qui le garde en forme.

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