Une famille de Béarn ira en appel devant Hockey Canada dans les prochains jours afin d’obtenir une autorisation pour que leur jeune fille Rommie puisse continuer de pratiquer le sport en Ontario. Depuis deux ans, la jeune hockeyeuse faisait partie de l’équipe régionale de hockey féminin M18, les Lynx. « Ma fille a bien performé pendant ces deux ans, mais l’équipe jouait contre les garçons de l’Abitibi-Témiscamingue seulement. Cette année, une équipe a été créée pour compétitionner avec des équipes allant de Val-d’Or jusqu’à Laval », explique Alain Plante, le père de l’adolescente.
Afin de participer aux parties locales, Rommie Plante et ses parents seraient donc désormais dans l’obligation de se rendre jusqu’à Val-d’Or, ce qui représente un voyage de six heures aller-retour. « C’est une partie le samedi et une partie le dimanche. Il faut qu’on parte de Béarn et qu’on dorme à l’hôtel parce que le dimanche matin, elle a un autre match. Puis après ça, on revient à la maison. Et ça, c’est pour des parties locales. On ne parle pas d’aller en tournoi. Il y a de six à sept sorties vers les autres équipes qui sont basées encore plus loin. Pour ça, il y a un autobus qui part de Rouyn-Noranda, parce qu’il y a des joueuses de Rouyn-Noranda, mais ma fille est la seule du Témiscamingue. Il faudrait donc monter à Rouyn le vendredi pour la porter, revenir à la maison et aller la chercher le dimanche. » De plus, les parents aimeraient pouvoir suivre leur enfant lors des matchs à l’extérieur. « Nous, on aime ça la voir jouer. Donc ce qu’on veut, c’est la voir quand elle joue au hockey. On ne veut pas la voir juste six ou sept fois par année. On veut la suivre, mais ça engendre d’autres dépenses dans le coin de Montréal », poursuit monsieur Plante.
Pour la famille, la solution est d’envoyer la jeune Rommie dans une équipe ontarienne basée à New Liskeard afin de diminuer les frais de transport. « Cette équipe pratique une fois à New Liskeard, puis une fois à Notre-Dame-du-Nord et les parties se déroulent entre Sudbury et Timmins. De Ville-Marie à là-bas, c’est trois heures. Ce n’est pas plus long pour nous que quand on allait jouer des matchs à Val-d’Or ou à La Sarre, mais ça nous coûte trois fois moins cher au bout de la ligne. »
Cependant, Hockey Abitibi-Témiscamingue refuse d’autoriser ce transfert. « L’association nous répond que c’est politique et qu’elle nous offre en région ce qu’on veut aller faire en Ontario. Mais elle refuse de nous parler directement. Je crois qu’elle sait que nous allons gagner au bout de la ligne, parce que ce n’est pas raisonnable pour l’enfant de faire ce qu’ils nous demandent de faire », explique le père de la hockeyeuse.
Afin d’envoyer le dossier en appel, la famille doit débourser une somme de 300 $ et Rommie Plante sera privée de deux à trois semaines de hockey, le temps que le dossier soit réglé. « C’est budgétaire, mais c’est aussi pour l’enfant. Avec tout ce qui se passe de politique, c’est mon enfant qui est punie. Elle avait un tournoi à Sudbury ce weekend, et elle ne peut pas y participer parce qu’elle vient de tomber en suspens avec Hockey Canada le temps que le dossier se règle. C’est strictement l’enfant qui paie le prix. » Dans le cas où Hockey Canada refuse le transfert de Rommie Plante dans la ligue ontarienne, la jeune hockeyeuse devra accrocher ses patins pour la saison.
Hockey Abitibi-Témiscamingue n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue au moment de publier cet article.