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Complications dans le transport scolaire

8 juillet 2020

par : Moulay Hicham Mouatadid | Journaliste de l'Initiative de journalisme local

photo : Christian Beaulé, régisseur de services au CSSLT

Le Centre de services scolaire du Lac-Témiscamingue (CSSLT) a surpris les parents dont l’enfant utilisera le transport scolaire en annonçant qu’il ne sera plus possible pour eux de bénéficier d’accommodation et que le service de transport utilisera seulement l’adresse principale de l’élève pour planifier les circuits des autobus. (L’adresse principale de l’élève est l’adresse inscrite au dossier de l’élève à l’école qu’il fréquente en date du 30 juin).

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C’est dans la capacité des autobus que réside le principal enjeu. Lorsque les élèves sont retournés à l’école au mois de mai, il y avait des restrictions : on pouvait assoir un élève par banc, à tous les deux bancs dans l’autobus. Un autobus de 48 places permettait donc de transporter seulement 12 élèves. Dans le nouveau scénario, il est maintenant permis d’assoir plus d’élèves dans l’autobus et deux enfants par banc. Cependant, le même banc ne peut pas être utilisé deux fois. « Ce qui fait si j’ai un autobus de 48 passagers pour faire un trajet de Laverlochère à St-Eugène, par exemple et qu’il y a trente élèves dans l’autobus, il reste 18 places pour revenir sur le voyage de retour, explique Christian Beaulé, régisseur de services au CSSLT. Ensuite, il faut que l’élève soit toujours assis avec le même autre élève dans l’autobus et c’est là que ça devient beaucoup plus compliqué dans les cas de garde partagée. Si un enfant prend l’autobus A pour rentrer chez maman et l’autobus B pour rentrer chez papa, nous devons réserver sa place dans les deux autobus, cet élève prend donc deux places à lui seul. » À noter que les parents qui ont deux adresses sur le même circuit d’autobus ne rencontrent donc pas cette problématique.

Si les parents n’ont pas de moyens

Dans le cas d’un élève qui prend plus d’un autobus, il est de la responsabilité du parent d’assurer le transport de son enfant, soit par du co-voiturage, soit avec des ententes avec des amis. Le CSSLT a l’obligation d’offrir du transport à partir d’une adresse seulement, selon la réglementation. Par le passé, le CSSLT (auparavant la CSLT) accommodait les parents parce que l’espace disponible permettait de le faire. Avec les nouvelles restrictions reliées à la COVID-19, c’est beaucoup plus complexe.

Des exceptions pour des considérations humaines

« Nous avons enlevé les deuxièmes adresses et les élèves hors bassin (élèves qui peuvent avoir juste une adresse de transport, mais que par choix, les parents ont décidé d’envoyer dans une autre école). Une fois que notre scénario sera fait, nous allons considérer qui nous devons transporter en autobus. À partir de ce moment-là, nous allons réorganiser les places dans l’autobus et voir qui nous pouvons accommoder », explique monsieur Beaulé.

La date de résidence est celle du 30 juin. Pour l’instant, les parents ne peuvent pas changer leur adresse sauf pour des cas de force majeurs tels que les déménagements.

Le système informatique pour la gestion des autobus ne permet pas d’envoyer un courriel à tous les parents. C’est pourquoi il y a eu un délai dans la remise de l’information. « Nous avons mis un message sur Facebook et les directions des écoles ont dû envoyer un message aux parents, ce qui a occasionné des délais », justifie Christian Beaulé.

L’information des changements du transport scolaire a été rapidement présentée afin que les parents puissent se préparer au pire scénario. Cependant, le CSSLT a bon espoir que les règles soient assouplies d’ici la rentrée et qu’on soit en mesure d’assurer le transport scolaire comme avant la pandémie.

Réactions des parents

Sur les réseaux sociaux, plusieurs parents ont fait part de leur mécontentement à l’égard de cette décision, mentionnant que cela pourrait créer des tensions au sein de certaines familles. Des parents songent à changer leurs enfants d'école, d'autres mentionnent qu'en plus d'avoir dû s'improviser professeur, ils devront maintenant assurer leur transport. On suggère aussi que le CSSLT veut pousser les parents à garder les enfants à la maison par cette décision.

Une pétition a d’ailleurs été mise en ligne par madame Nicole Joannette afin de demander aux responsables de revoir leur décision https://www.petitionenligne.com/la_commission_scolaire_du_lac-temiscamingue_ne_transportera_pas_les_enfants_qui_vivent_a_une_2e_adresse_changeons_les_choses?fbclid=IwAR2HYjxwoYv5yga4WcAbTGQNP0AtDzU2RDRlr-F_nzRfh6YMNV_XCZVVDBQ.

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