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L’art pour apaiser

10 novembre 2023

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

Mettre de la couleur sur nos douleurs : voilà le titre des ateliers qui seront offerts par le Centre de Femmes du Témiscamingue en collaboration avec l’artiste Solène Bernier. Cette série d’une dizaine d’ateliers débute le 11 novembre prochain. Tous les samedis, de 13 h 30 à 15 h 30, les femmes, ou toutes les personnes qui s’identifient ainsi, âgées de 16 ans et plus, sont invitées à y participer gratuitement. Et de quelles douleurs parle-t-on? Fibromyalgie, douleurs chroniques, endométriose, périménopause, ménopause, etc.

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Solène Bernier vit avec des douleurs chroniques depuis l’âge de 10 ans. Et il y a trois ans, alors qu’elle avait 47 ans, elle apprenait qu’elle souffrait d’endométriose, soit des tissus qui se développent en dehors de l’utérus et qui entraînent une douleur aiguë dans le bassin. « Le casse-tête de ma vie prenait forme, soudain, et m’apportait des réponses. Je constate qu’il y a peu d’ateliers axés sur les douleurs et que les médecins et spécialistes ne savent pas trop que faire de nous. Ça dépasse leur champ d’expertise. »

L’artiste a toujours créé pour apaiser ses douleurs. Le processus lui permet de se détendre, de relaxer, de se concentrer, de se plonger dans un univers qui lui fait oublier son corps le temps que les vraies couleurs s’imprègnent en elle. Madame Bernier côtoie le Centre de Femmes du Témiscamingue depuis plusieurs années. Cette collaboration allait donc de soi puisque les ateliers « concernent surtout les douleurs gynécologiques dont on parle très peu. Il faut savoir également que ce sont les femmes qui souffrent le plus de fibromyalgie. »

Humblement, elle avoue ne détenir aucune formation en psychologie. Elle tient donc à préciser qu’il ne s’agit pas d’art-thérapie. Ce qui est offert, c’est un moment privilégié que les participantes s’accorderont, c’est un espace pour créer et se ressourcer en exploitant différentes techniques. Le matériel sera fourni sur place. « Il y aura des échanges à partir desquels nous choisirons nos projets à réaliser. Je travaille beaucoup avec l’encre, j’utilise l’abstrait afin de sortir du mental et d’être dans le lâcher-prise. J’offrirai quelques techniques de respiration et de visualisation qui sont à la base du théâtre, favorisant la concentration. C’est un peu comme improviser, mais avec de la matière. Il y aura des exercices de groupe à la manière des cadavres exquis surréalistes. L’objectif est de créer dans le plaisir et la légèreté tout en explorant nos douleurs, en les exprimant en images, en couleurs, en formes, en mots… Un peu comme si on les faisait parler pour les exprimer. »

En plus d’apaiser les douleurs, ce que l’artiste souhaite, c’est que les femmes peuvent être inspirées pour créer à la maison, que le processus leur soit révélateur. « Nous pouvons écrire sans être autrices, jouer d’un instrument de musique sans être musiciennes. On se limite souvent parce qu’on vit toutes de l’anxiété de performance. On veut être parfaites avant d’avoir commencé, ce qui augmente généralement les douleurs. » Bref, avoir du talent ou de l’expérience dans le domaine des arts n’est pas un prérequis pour participer à ces ateliers.

À la fin des ateliers, une journée porte ouverte est prévue pour celles qui souhaiteront présenter leurs créations. Le tout sera organisé à la manière d’une installation artistique. Des places sont encore disponibles; il suffit de communiquer avec le Centre de Femmes du Témiscamingue pour l’inscription.

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