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La pièce Michelin en première mondiale au Témiscamingue

12 mars 2024

par : Marie-Soleil Legendre | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

La première de la pièce de théâtre Michelin, une co-production entre le Théâtre du Tandem, le Théâtre de la Marée Haute, le Théâtre du Trident et le Grand Théâtre de Québec a eu lieu mercredi dernier dans la municipalité de Moffet. L’œuvre solo aborde les thèmes de la famille, de la différence, de l’appartenance et de la ruralité.

« J’ai failli m’appeler Michelin »

Les parents du comédien Michel-Maxime Legault ont passé à deux doigts de le nommer Michelin. Heureusement, une de ses sœurs est intervenue et a évité la catastrophe. Pendant la pandémie, cette anecdote s’est mise à hanter l’artiste qui a commencé à se demander ce qu’aurait été sa vie s’il n’avait pas été Michel-Maxime, s’il n’avait pas choisi le métier d’artiste. S’il était resté sur la ferme familiale à Saint-Polycarpe auprès de ses parents. « Je n’arrêtais plus de faire le parallèle entre Michel-Maxime et Michelin, et c’est là que j’ai développé cette dualité-là entre ces deux personnalités complètement différentes », explique-t-il.

En 2022, des circonstances l’incitent à écrire sur le sujet et à présenter une trentaine de pages de texte au Festival Jamais Lu. Alexandre Castonguay, qui venait tout juste d’apprendre qu’il avait obtenu le poste de directeur artistique du Théâtre du Tandem, figurait sur le jury de l’événement et a été profondément touché par son histoire, ainsi que par l’humilité et la tendresse du comédien. Avec la volonté de reconnecter le Théâtre du Tandem avec toutes les parties de l’Abitibi-Témiscamingue, il a tout de suite mentionné son intérêt pour cette histoire. « Pour moi, c’était le bon texte pour réaliser ma vision. J’ai dit à Michel-Maxime que la meilleure place pour créer son texte c’était dans un village, qu’il n’avait pas le droit de le jouer en dehors de l’Abitibi-Témiscamingue. En disant ça, je ne m’attendais pas nécessairement à un oui, j’étais tout de suite prêt à engager un débat, mais il n’y en a pas eu! Ça a été une surprise. Et une autre surprise qu’il décide de dire que non seulement on va le faire, mais qu’on va demander au Théâtre du Trident d’embarquer avec nous autres, ce qui fait en sorte qu’il y a des artistes de Québec, des artistes de Montréal et des artistes de l’Abitibi dans ce projet-là. »

Dans le processus de création de la pièce mise en scène par Marie-Thérèse Fortin, l’équipe de production entière s’est déplacée en Abitibi-Témiscamingue pour rencontrer des agriculteurs et agricultrices. Les artistes se sont déplacés dans plusieurs villages de la région, dont celui de Moffet. « L’influence a été très grande, pour le texte entre autres, parce qu’on a fait quelques extraits à des agriculteurs et parfois, je lisais des parties et je me disais qu’ils le savent déjà cette partie-là, je n’ai pas besoin de le nommer. Avec Marie-Thérèse et Alexandre, on s’est posé beaucoup de questions du genre : est-ce que cette partie est nécessaire? Et on a retravaillé le texte en fonction », explique Michel-Maxime Legault.

Après plusieurs mois de travail, l’équipe a remis les pieds dans la municipalité de Moffet le 1er mars dernier dans le but d’assembler tous les éléments de la pièce et de s’assurer que le décor était bel et bien adapté à la réalité des salles communautaires. Quelques jours plus tard, une centaine de personnes ont assisté à la première. Le lendemain, l’équipe de production s’est installée au Théâtre du Rift pour reprendre le processus, en peaufinant cette fois la pièce pour les salles pluridisciplinaires professionnelles en vue des représentations du 13 et 14 mars qui se veulent aussi des premières.

À la suite de ses représentations, la pièce se dirigera vers la ville de Québec avant de revenir en Abitibi-Témiscamingue pour performer dans de nombreuses villes et villages. « Ça suit un peu le parcours que j’ai eu. J’ai commencé dans un village, il y avait autant d’habitants qu’à Moffet. Après je suis allé à Québec, où j’ai eu ma formation au Conservatoire et je finis à deux pas de chez nous, où maintenant je vis », termine Michel-Maxime Legault.

Michelin est aussi disponible sous forme de roman aux Éditions du Quartz.

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