Virginie Bergeron est enseignante à l’École Saint-Gabriel de Ville-Marie auprès des élèves de la maternelle quatre ans. À la fin du mois de février, ses tout-petits recevaient de la grande visite. En effet, six dames tricoteuses venaient leur remettre des tuques, mais pas n’importe quelles tuques… Chaque enfant recevait sa tuque de rêve, celle qu’il avait imaginée et créée en fonction de ses goûts et de ses couleurs préférées.
L’origine du projet
C’est une amie de l’enseignante qui lui avait partagé un projet semblable circulant sur les réseaux sociaux. Madame Virginie, toujours à l’affût d’idées originales et engageantes pour ses élèves, en a été inspirée, au point tel d’en créer une activité à la fois pédagogique et intergénérationnelle.
Comme amorce, les élèves ont participé à l’atelier de lecture de l’album jeunesse Au cœur de la tempête, écrit par Catherine Girard-Audet et illustré par Claudio Cerri. Dans cette histoire, Paolo le manchot et son ami Diego s’amusent dans la neige quand ils sont pris au dépourvu par une menaçante tempête. Diego est emporté par une forte bourrasque et Paolo lui vient en aide. Grâce à ses vêtements, dont sa tuque, le petit manchot se gardera au chaud. Inspiré par la tuque de Paolo, chacun des amis de la maternelle a colorié la sienne à partir de modèles fournis par l’enseignante. Une fois l’activité terminée, madame Virginie a photographié chacun des enfants tenant sur sa tête sa tuque en papier.
Le club des tricoteuses
C’est grâce à une connaissance qu’elles ont en commun que le contact a eu lieu entre Lucie Desrochers, coordonnatrice à la résidence Le Phare du Nord, et Virginie Bergeron. L’enseignante a donc pu expliquer les grandes lignes de son projet qui a été ensuite présenté aux dames tricoteuses. Immédiatement, elles ont accepté d’y participer. Elles ont même fourni la laine.
Tous les mercredis après-midi, Marielle Plante, Andrée Villeneuve, Gaétane Gagnon, Estelle Caza, Huguette Neveu-Lachapelle et Pierrette Allard se rassemblent à la résidence Le Phare du Nord pour tricoter. Quand elles ont reçu les photos des enfants avec leur tuque de rêve, elles se sont réparti le travail. Certaines n’avaient jamais tricoté de tuques. Elles ont donc joint l’agréable à l’apprentissage. À peine trois semaines plus tard, les tuques étaient achevées, prêtes à être livrées à leurs créatrices et créateurs.
« On est allés les visiter dans la classe. Les enfants ne nous attendaient pas. C’était une surprise. […] Les enfants, quand ils ont reçu leur tuque, c’était beau de voir ça », raconte Lucie Desrochers. De leur côté, Marielle Plante et Andrée Villeneuve parlent de cette visite comme un moment de pur bonheur s’accompagnant d’une immense dose d’amour et d’affection. Les yeux pétillants, elles racontent l’accueil chaleureux de l’enseignante et des enfants, du coup de foudre qu’elles ont eu pour ses tout-petits de la maternelle. La magie se lisait autant dans les yeux des enfants que dans ceux des tricoteuses. « On sentait qu’il y avait vraiment une belle connexion intergénérationnelle », ajoute Virginie Bergeron. Chaque enfant s’est fait photographier avec sa tuque et sa créatrice.
Une fois les photos publiées, le projet de madame Virginie et des dames tricoteuses a rapidement enflammé les réseaux sociaux avec une quantité impressionnante de « like » et de partages. Ce premier partenariat en laisse présager d’autres. Le maillage est bien établi; les tricoteuses ont manifesté leur intérêt à répéter l’expérience l’an prochain, mais cette fois-ci, avec des chaussettes en laine.