La semaine du 18 mars n’aura pas été de tout repos pour Christian Beaulé, président de Hockey Abitibi-Témiscamingue. En effet, un communiqué publié par le Conseil de la Nation Anishnabe de Lac-Simon réclamait sa démission. L’exclusion d’une équipe de hockey de Val-d’Or des championnats régionaux, équipe formée de six joueurs de la communauté Anishnabe de Lac-Simon et de cinq joueurs de Val-d’Or, était à l’origine de ce communiqué qui a rapidement enflammé les réseaux sociaux.

Un règlement non respecté

En janvier, un match de l’équipe de hockey M15 Apollos de Val-d’Or n’a pas été terminé. Quant à la partie suivante de cette même équipe, elle a été annulée dans un délai de moins de 24 heures. « Le règlement, tout ce qu’il mentionne, c’est que les parties de saisons régulières doivent être jouées au moment où le calendrier termine. L’équipe qui […] ne pouvait pas se présenter à son match et a dû l’annuler, tout ce qu’elle avait à faire, c’était de la « recéduler » ou de tenter de la « recéduler » entre la fin janvier et la mi-mars », expliquait Christian Beaulé sur les ondes de CKVM. En respectant cette règle écrite, l’équipe aurait été admissible au championnat.

Le président précise que ce règlement a été instauré il y a quelques années, déjà, en raison d’un trop grand nombre de matchs annulés en saison régulière, la plupart d’entre eux ayant lieu dans les coins les plus éloignés de la région, comme à Matagami, à Lebel-sur-Quévillon et au Témiscamingue.

Le règlement s’applique équitablement au sein de la ligue puisqu’une autre équipe a été exclue des championnats régionaux pour la même raison que celle de Val-d’Or. Il s’agit d’une équipe du Témiscamingue qui n’avait pas joué tous les matchs de sa saison régulière.

Des précisions sur la prise de décision

Christian Beaulé explique le fonctionnement de Hockey Abitibi-Témiscamingue. « Dans un premier temps, notre ligue, la façon qu’elle est organisée, ce sont les associations, ensemble, qui nous demandent de gérer la ligue. Toutes les propositions de règlements, ce sont les associations qui mettent ça ensemble, et nous, on opère cette ligue-là après. L’application opérationnelle des règles de la ligue, ça se fait à partir de notre bureau. Les trois quarts des décisions, on ne les voit même pas passer, parce que ça se gère au bureau. Quand il arrive des cas comme ça, c’est vraiment un cas d’exception, un cas particulier, c’est transféré au C.A. »

Pour cette situation bien précise, la question a été discutée entre les membres du conseil d’administration. La décision d’exclure l’équipe de Val-d’Or a donc été prise en fonction des règlements déjà établis. L’Association du hockey mineur de Val-d’Or en a été par la suite informée. Comme elle était insatisfaite, une deuxième rencontre a eu lieu. Les membres de l’Association ont pu faire valoir leurs arguments. Comme ils n’ont pas été assez convaincants, la décision d’exclure l’équipe a été officialisée. « Avant de se rendre jusque-là, on avait validé au niveau de Hockey Québec. On était dans la règlementation à temps plein pour savoir ce qu’on pouvait faire et ce qu’on ne pouvait pas faire. » Le président ajoute que le conseil d’administration était unanime par rapport à cette décision et qu’il avait aussi le soutien d’autres associations de hockey mineur de l’Abitibi-Témiscamingue qui croient au bien-fondé du règlement.

Un mauvais moment à passer

Ce n’est pas la première fois que Christian Beaulé vit une telle situation. « Avec ma « job » d’arbitre au hockey et ma « job » aux transports scolaires, les médias sociaux, je suis un peu immunisé contre ça. » Cependant, pour ses proches, la situation a été éprouvante en raison des commentaires désobligeants publiés à son sujet.

Malgré tout ce brouhaha, le président était présent à Val-d’Or, le 24 mars dernier, à la remise des prix des championnats régionaux. Il a été bien accueilli et il a même passé une partie de l’après-midi à socialiser avec le président de l’Association du hockey mineur de Val-d’Or. Bref, Christian Beaulé n’a pas l’intention de démissionner. Le hockey est pour lui une véritable passion qui va au-delà de ce dont certains peuvent présumer à son égard. « Je sais qu’on a fait les choses comme il faut et qu’on a suivi les bonnes manières de faire. »