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Les activités de la scierie Béarn suspendue pour une durée indéterminée

25 avril 2024

par : Marie-Soleil Legendre | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

Les activités de la Scierie Béarn, propriété de Chantiers Chibougamau, ont été suspendues pour une durée indéterminée. Les portes de l’usine sont fermées depuis le 25 avril dernier. Frédéric Verreault, directeur exécutif au développement corporatif chez Chantiers Chibougamau, exprime que « la fermeture s’explique principalement par le prix de vente des produits fabriqués à la Scierie Béarn et ce qu’il en coute pour les générer. Tous les mois depuis que nous avons fait l’acquisition de la scierie en mars 2023, sans exception, nous avons fait des pertes très importantes qui représentent plusieurs millions de dollars. » Le directeur ajoute que les couts de production sont élevés puisque cette usine n’a jamais fait l’objet d’un programme de modernisation d’envergure et que la matière première y est complexe à récolter dans la dynamique de forêt mixte qui la caractérise où générer des arbres résineux propices au sciage du bois d’œuvre dans la scierie pose plusieurs défis.

« Si les prix de vente sont si faibles, soit 70 % inférieurs à ce qu’ils étaient en 2021 par exemple, alors que tous les couts de production ont augmenté, c’est que les taux d’intérêt maintenus à des niveaux élevés depuis plus d’un an rendent le financement hypothécaire très couteux partout en Amérique du Nord. Cela incite donc les gens à reporter leur projet de construction de maison neuve. Puisque les constructions ne démarrent pas, le bois ne se vend pas et les prix tombent à des seuils historiquement bas, pour une période historiquement longue », ajoute monsieur Verreault. Selon lui, la Scierie Béarn ne fait pas exception puisque de très nombreuses usines de sciage dans la province sont présentement fermées pour cette même raison.

Chantiers Chibougamau souhaite reprendre les activités le plus rapidement possible. « Or, nous avons besoin d’un rehaussement des prix, ce sur quoi nous n’avons aucun contrôle en fonction des mécanismes nord-américains de vente de bois. Les dernières années nous ont enseigné que la dynamique peut toutefois changer en l’espace de quelques semaines ou quelques mois. Nous ne fermons pas complètement le site de Scierie Béarn, au contraire, et cela témoigne du fait que nous souhaitons une reprise le plus tôt possible. »

La fermeture touche environ 130 emplois. Afin de minimiser l’impact sur la communauté du Témiscamingue, l’entreprise tente de maintenir en emploi un maximum de personnes au sein de l’équipe de gestion à partir de Béarn pour soutenir ses activités ailleurs au sein du groupe. « Dans le même esprit, nous regardons comment des gens qui seraient en arrêt pourraient temporairement travailler dans d’autres usines afin que le moins de personnes possible perdent le moins de revenus possible », termine Frédéric Verreault.

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