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Agriculture durable, Près d’un million de dollars accordés à deux chercheurs

15 mai 2024

par : Karen Lachapelle

photo : Terence Epule Epule et Simon Lafontaine

Le secteur de l’agriculture durable au Québec bénéficie d’un soutien significatif grâce à deux subventions totalisant près d’un million de dollars accordées à des chercheurs de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Tenrence Epule Epule et Simon Lafontaine, tous deux professeurs-chercheurs, exercent leur activité au sein du Centre de recherche situé à Notre-Dame-du-Nord.

Le professeur Terence Epule Epule de l’Unité de recherche et de développement en agroalimentaire en Abitibi-Témiscamingue (URDAAT) bénéficie d’une subvention du Fonds de recherche du Québec dans le cadre du Programme de recherche sur les impacts économiques des changements climatiques. Cette subvention, d’un montant de 723 900 $ incluant les frais indirects, est attribuée à sa recherche intitulée « Impacts économiques panquébécois des changements climatiques sur l’agriculture et l’adaptation (P-QEICCAA) ».

« Les fonds alloués à ce projet permettront de recruter trois doctorants, un étudiant en master et un assistant de recherche pour quatre ans. C’est très important, car cela contribuera à créer des emplois et à développer une main-d’œuvre ici au Québec qui possède l’expertise nécessaire pour surveiller les effets économiques des changements climatiques en agriculture », souligne d’entrée de jeu Terence Epule Epule. Ces fonds seront aussi utilisés pour créer la première application mobile du genre qui sera utilisée pour diffuser l’information au niveau des producteurs. Cela impliquera d’équiper leurs laboratoires d’ordinateurs pour améliorer leur travail.

Des entrevues de co-construction seront menées avec des producteurs afin de comprendre leurs perceptions des impacts économiques des changements climatiques au Québec. « Enfin, nous aurons besoin de ces fonds pour diffuser nos résultats dans des publications en libre accès. Nous envisageons de publier au moins 15 publications évaluées par des pairs tout au long de ce projet. La diffusion se fera également à travers des conférences et des réunions du comité de pilotage qui rassembleront toutes les parties prenantes, y compris les représentants des agriculteurs, une fois par an. »

Pour le chercheur, son choix de recherche provient du fait qu’il a constaté que l’agriculture québécoise est actuellement menacée par deux indicateurs principaux qui sont les changements climatiques et la situation socio-économique des producteurs. « Il est donc nécessaire de mieux comprendre ces indicateurs interconnectés pour garantir que les agriculteurs puissent bénéficier de leurs activités de production tout en respectant l’environnement. »

« La situation socio-économique des agriculteurs inclut l’augmentation des prix des intrants agricoles tels que les engrais, les pesticides et les tracteurs causée par l’inflation partout au Québec; l’augmentation des taux d’intérêt des prêts agricoles et des primes d’assurance; moins de 1% du dernier budget provincial du Québec est alloué à l’agriculture. En effet, le budget est passé de 0,98% en 2023 à 0,97% en 2024; de nombreux agriculteurs sont de petite ou moyenne taille et doivent chercher un emploi dans d’autres secteurs pour pouvoir gagner un revenu de base de 40 000 $ par an. Tout cela a entrainé une réduction nette des revenus agricoles. »

Les changements climatiques ont occasionné la sécheresse 2023-2024, créant une fonte rapide des neiges en raison d’un manteau neigeux inférieur à la moyenne et des périodes mai-juin les plus chaudes depuis plus de 80 ans. « Ainsi, grâce à ce financement, nous obtiendrons une meilleure compréhension de ce qu’il faut faire pour améliorer les conditions des producteurs. Aussi, ces travaux confirment que l’UQAT, à travers l’URDAAT, est une université d’impact non seulement par le nombre, mais par l’impact des recherches que nous menons partout au Québec et en Abitibi-Témiscamingue en particulier. »

Le professeur Simon Lafontaine de l’URDAAT dirige, quant à lui, un projet visant à développer des méthodes et à acquérir des outils de recherche pour promouvoir des modèles de production bovine écoresponsables. Ce projet bénéficie d’un financement de 444 000 $, qui soutiendra des initiatives clés telles que l’acquisition d’un détecteur de méthane au pâturage. Cet équipement de pointe renforcera la recherche et le développement dans le domaine de l’agroenvironnement en fournissant aux éleveurs des moyens tangibles pour mesurer et réduire les émissions de méthane, un gaz à effet de serre majeur.

Ces projets de recherche ouvrent ainsi la voie à des avancées significatives dans la compréhension des impacts climatiques sur l’agriculture et la promotion de pratiques écoresponsables.

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