Au cours de la saison hivernale, des arbitres de Soccer Abitibi-Témiscamingue ont testé le port de caméras corporelles. Bien que les résultats n’aient pas été des plus concluants, le projet, à l’état expérimental, se poursuivra lors des matchs de la saison d’été.

Charlène Barbe, responsable de l’arbitrage chez Soccer Abitibi-Témiscamingue, mentionne qu’il s’agit bel et bien d’une initiative régionale et non d’un projet imposé par Soccer Québec ou Soccer Canada. Avec la recrudescence de la violence et de l’intimidation à l’égard des arbitres, au soccer comme dans les autres sports, l’organisation de l’Abitibi-Témiscamingue a voulu prendre les devants et tenter l’expérience de caméras corporelles.

Trois dispositifs ont fait partie des tests : à l’épaule, au niveau de la ceinture et au milieu de la poitrine, ce dernier étant maintenu par un harnais. « On a fait les tests. Ç’a super bien été. Malheureusement, au niveau de la stabilité, ce n’était pas quelque chose d'optimal, parce qu’il y a beaucoup de course. C’est difficile de trouver une caméra qui va être assez stable pour visionner les vidéos sans donner mal au cœur. […] Celui au niveau de la poitrine était quand même plus intéressant, mais ça reste que c’est quelque chose qui était très encombrant, aussi. On regarde pour avoir quelque chose de similaire, mais avec des caméras plus petites. »

Les caméras corporelles ont été testées lors d’une journée complète de matchs avec trois arbitres différents. Un autre dispositif a été porté par un joueur tout au long d’une séance d’entrainement. À l’annonce de ces essais, la réaction des entraineurs, des joueurs et des parents a été positive. L’information avait été partagée au préalable; la compréhension de la population était donc au rendez-vous.

La responsable de l’arbitrage chez Soccer Abitibi-Témiscamingue ajoute que les gestes de violence et d’intimidation à l’égard des arbitres ne sont pas problématiques au niveau local ou même régional. Les situations délicates surviennent davantage lors de matchs opposant des équipes de niveau plus élevé, compétitionnant sur la scène provinciale, contre des clubs de l’extérieur de la région. « C’est plus compétitif à ce moment-là. »

Même si les tests de cet hiver n’ont pas donné les résultats escomptés, les essais se poursuivront cet été. Les pourparlers avec le fournisseur de ces équipements sont toujours en cours pour trouver d’autres dispositifs plus efficaces. Charlène Barbe précise que le but de ces caméras est aussi de relever des séquences vidéos à des fins de formation, toujours dans le souci de développer les compétences des jeunes arbitres. L’aspect éducatif fait donc partie intégrante des objectifs.

En terminant, elle avoue que l’arbitrage est toujours un défi en ce qui a trait au recrutement, mais que la saison estivale s’annonce plus aisée à cet égard puisque les gens ont répondu positivement à l’appel lancé, autant des jeunes que des personnes plus expérimentées. Pour les plus jeunes arbitres, elle ajoute que les caméras apporteront un effet plus sécurisant. Et lorsque les tests seront concluants, Soccer Abitibi-Témiscamingue a l’intention de soumettre officiellement le projet à Soccer Québec et Soccer Canada.