Le lancement du recueil Cœur à bois avait lieu le 24 mai prochain au Salon du livre de l'Abitibi-Témiscamingue (SLAT), à La Sarre. L'auteur, Frédérik Fournier, était sur place pour faire la lecture, en primeur, du conte Moose Party, le quatrième et dernier conte du recueil, une réalisation du Musée de la Gare de Témiscaming.

Du spectacle au recueil

Au départ, Frédérik Fournier a été approché par Marie-Pier Valiquette, directrice du Musée de la Gare de Témiscaming, pour écrire quatre contes s’inspirant des gens de la place dans le cadre du 100e anniversaire de Témiscaming. Le travail bien amorcé, trois contes achevés, la pandémie s’est pointée. Ce qui devait être présenté de façon déambulatoire n’a pu voir le jour en raison des mesures sanitaires en vigueur à ce moment-là. Toutefois, l’artiste tenait à offrir un spectacle aux gens de Témiscaming. Des subventions ont donc permis de créer Cœur à bois, qui, d’ailleurs, a fait l’objet d’une tournée dans les écoles secondaires de l’Abitibi-Témiscamingue en plus d’être présenté sur le territoire de la région, dans le cadre d’évènements, dont les Journées de la culture.

L’an dernier, en 2023, un balado rendant hommage à la population de Témiscaming, tiré du spectacle Cœur à bois, a vu le jour. Le jeu de Frédérik Fournier y est accompagné par la musique et les ambiances sonores d’Hugo Bouthillette et de la voix de la comédienne témiscaminoise Mélissa Rockburn. On peut entendre les trois épisodes du balado sur le site web du Musée de la Gare. Et en mars dernier, l’auteur écrivait le quatrième et dernier conte.

Le recueil

Dans chacun des contes, l’auteur se plait à tisser une fine et mince ligne entre le réel et l’imaginaire. « Chaque conte est une histoire distincte inspirée d'un moment, d'un fait ou de vraies personnes qui ont habité Témiscaming ou y habitent encore et représente une saison. Dans Jusqu'au dernier cri, on y retrouve un vieil homme qui décide de marcher sur les tracks de chemins de fer jusqu'à Mattawa, en pleine nuit, pour aller chercher un médecin, car une femme est en en train d'accoucher à Témiscaming. Il fait la rencontre d'un orignal albinos qui l'aidera dans son aventure. Dans Sœurs de fleurs, c'est la relation de deux amies de longue date qui sont passionnées par les fleurs et qui doivent les sauver en faisant un rituel pour la déesse du printemps. Dans Lueur de lucioles, on parle d'une petite communauté tissée serrée qui doit faire une battue pour rechercher un membre qui est porté disparu. Et dans Moose Party, je raconte comment se passe cette tradition depuis des années à Témiscaming et d'une chasseuse qui reconnecte avec son animal intérieur. »

Le titre du recueil choisi par l’auteur est significatif par rapport à Témiscaming, ville forestière où l’on transforme le bois en papier depuis plusieurs années. « Je trouvais que Cœur à bois sonnait aussi comme Cour à bois. Dans mes rencontres, j'ai rencontré des gens de cœur qui, d'ailleurs, se sont battus pour sauver leur usine et éviter que Témiscaming devienne une ville fantôme. Mes histoires, c'est ça. Des histoires de cœur et de bois. »

Lors du SLAT, Frédérik Fournier y a fait la lecture de Moose Party, dévoilé au public pour la première fois. « C'est un gros trip d'écrire sur le Moose Party, un évènement où les chasseurs paradent avec leur panache en pick-up et gagnent des prix tout en virant une brosse. Haha! J'ai rencontré plusieurs chasseurs qui m'ont raconté leurs histoires de chasse et j'ai décidé de toutes les mettre dans le même conte et qu'elles se déroulent toutes la même soirée! Ça donne une histoire assez drôle ou quelques-uns vont se reconnaitre, c'est sûr, et j'ai également ajouté mon imaginaire à l'histoire. »

Les illustrations et la couverture du recueil sont signées Édith Boucher, la cousine de Frédérik Fournier. « Édith a un don pour me lire, me sizer. Elle connait mon univers et ce que j'aime, donc je lui ai laissé carte blanche et je n'ai pas été déçu. »