Le 23 mai, le Regroupement d’éducation populaire de l’Abitibi-Témiscamingue (RÉPAT) lançait le premier numéro de l’Écritoire, un tout nouveau journal qui s’intéresse plus particulièrement aux enjeux sociaux et communautaires. L’évènement se tenait au Café Alto à Rouyn-Noranda et plus de cinquante personnes étaient sur place.
Des enjeux traités avec profondeur
« Il y a longtemps qu’on rêvait d’un journal citoyen pour y présenter des sujets moins traités dans l’actualité. Un média où des gens qu’on n’entend pas souvent pourraient s’exprimer. Où la population trouverait autant matière à s’informer qu’à s’indigner. Où on pourrait analyser, partager, mieux comprendre, être touché », lit-on dans le Mot de la rédaction, à la page 2 du journal. Ce dernier se veut donc un espace pour parler en profondeur d’enjeux qui, habituellement, sont plutôt effleurés. De nombreuses perspectives sont présentées.
Pour la première édition, la thématique portant sur le cout de la vie et la pauvreté présente différents points de vue. À titre d’exemples, on peut y lire des articles tels que Survivre dans une « région-ressource »; Être pauvre, ça coûte cher!; La pauvreté des femmes en Abitibi-Témiscamingue; Pauvreté et handicap, c’est l’affaire de tous·tes!; Vivre quand ça coûte cher; comment vous faites?; Des mesures structurantes pour aider réellement; Hébergement en itinérance; Quand aide alimentaire rime avec frigo solidaire; Changer notre conception de la richesse, etc.
Écouter, informer, solidariser
En ce qui concerne le slogan du journal, il correspond parfaitement à la « mission-vision-valeurs » du RÉPAT. Le but est d’abord et avant tout d’écouter ce que les gens ont à dire, ce qui les préoccupe tout comme ce qui les passionne. Le journal a aussi comme objectif d’informer par différents moyens : témoignages, histoires, faits, réflexions, etc. Enfin, il est question de solidarité par rapport aux différentes thématiques abordées. D’ailleurs, le comité de l’Écritoire veut vous entendre. Sur sa page Facebook, on demande l’avis de la population concernant la prochaine édition du journal : préjugés et discrimination, l’industrie minière et ses impacts ou famille et parentalité? Le thème ayant reçu le plus de votes sera dévoilé à la mi-juin.
Le choix du titre
« À l’époque où les gens s’écrivaient encore des lettres manuscrites, une écritoire, c’était comme un petit coffret en bois qui contenait tout le nécessaire pour écrire, comme le papier, l’encrier, la plume, toutes ces choses-là. Déjà, c’est un super bel objet. Nous, on se disait que ce qu’on aimerait, c’est d’avoir un peu ça qu’on fournirait aux gens. Et on en a une écritoire qui est déjà créée », explique Isabelle Fortin-Rondeau, rédactrice et coordonnatrice du journal. En effet, un tableau noir vissé à un pupitre sera installé sur le territoire de l’Abitibi-Témiscamingue au cours de l’été. L’endroit officiel de cette installation sera communiqué prochainement sur la page Facebook L’Écritoire. La population sera donc invitée à y laisser des messages – poème, citation, commentaire, question, préoccupation, etc. – que ce soit sur le tableau noir ou à l’intérieur du pupitre. L’objectif, à plus long terme, c’est qu’il y ait une écritoire dans chaque MRC de l’Abitibi-Témiscamingue. Pour le RÉPAT, il s’agit d’un autre canal de communication, cette fois-ci très original, entre l’organisme et la population. Le comité de coordination, qui se compose d’Isabelle Fortin-Rondeau, Valérie Deschênes, Edith Fluet, Julie Fortier, Rose-Élaine Julien-Gilbert et Christian Millot, s’est donc inspiré de l’objet au cœur du projet pour en titrer son nouveau journal.
Enfin, ce sont 1000 exemplaires en version papier qui sont distribués dans les MRC de l’Abitibi-Témiscamingue, principalement dans les bureaux de quelques organismes communautaires. Et bien sûr, le journal l’Écritoire peut être lu de façon numérique, sur le site du RÉPAT.