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Deux expositions au Rift pour la saison estivale

19 juin 2024

par : Dominique Roy | Journaliste de l’Initiative de journalisme local

Pour la période estivale, soit depuis le 14 juin et jusqu’au 31 aout, ce sont les artistes Jeffrey Poirier et Jérôme Trudelle qui présentent leurs créations; le premier sous la forme d’œuvres photographiques privilégiant une approche scientifique et le second avec une œuvre sculpturale fusionnant art et histoire. Le vernissage avait lieu le 14 juin dernier en formule 5 à 7.

Pando

Le titre de l’exposition de Jeffrey Poirier, Pando, est le nom donné à une immense colonie d’environ 47 000 peupliers faux-trembles située à l’ouest des États-Unis, dans l’Utah. Ce peuplement s’étend sur une superficie de 43 hectares. La particularité de ces arbres : ils sont reliés à un seul et même système racinaire. D’ailleurs, en latin, Pando signifie « je m’étends ».

En septembre 2021, Jeffrey Poirier se rendait en Utah pour immortaliser cet organisme végétal considéré, par de nombreux scientifiques, comme étant l’être vivant le plus grand et le plus vieux du monde. Avec ce projet photographique, c’est le caractère social de ce lieu mythique qui est mis en lumière. Pour l’artiste, Pando est en quelque sorte le reflet de la société. Cette grande tige souterraine vivace qui relie les peupliers faux-trembles serait à l’image de nos écosystèmes sociaux, soit un immense système d’interconnexions qui sont essentielles, mais bien souvent non visibles.

À travers les clichés, l’artiste présente cet environnement sous différents angles : biodiversité, présence humaine, signes de décroissance, projet de régénération gouvernemental. En plus de présenter l’organisme naturel et l’environnement qui l’a façonné, l’exposition de Poirier propose également des images de reliques de colonies de peupliers faux-trembles avoisinantes déjà éteintes, parallèle que l’on peut faire avec l’équilibre ébranlé et l’incertitude du futur. Enfin, le tout est complété par des croquis agrandis par l’artiste et qui sont le fruit d’une collaboration avec Annie DesRoches, chercheuse à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, spécialiste de la biologie des arbres et des liens racinaires.

Petit Étienne Ondiaralété

Jérome trudelle

Pour Jérôme Trudelle, originaire de la Côte-de-Beaupré, région de la Capitale-Nationale, il s’agit d’une première exposition au Rift. Petit Étienne Ondiaralété est un Wendat qui se trouvait sur le site de la bataille des Plaines d’Abraham le 13 septembre 1759. Même s’il est resté à l’écart des combats, il raconta plus tard son expérience. D’ailleurs, le récit de ce qu’il fut témoin est le seul témoignage autochtone connu au sujet de cette célèbre bataille. Petit Étienne Ondiaralété est donc un personnage important lié à l’histoire du Québec et le titre de l’exposition de Jérôme Trudelle, œuvre sculpturale présentée précédemment au Musée des Plaines d’Abraham.

Les œuvres ont été réalisées à l’aide de la photogrammétrie, « une technique qui consiste à créer une modélisation tridimensionnelle d’un sujet en rassemblant des images prises sous différents angles ». L’œuvre sculpturale a été créée avec plus de 2 000 morceaux de cartons tranchés avec une machine de découpe au laser, puis assemblés à la main pour ensuite être suspendus.

Des changements à la salle d’exposition

Et bien sûr, cette visite au centre d’exposition permet de constater les changements effectués au cours du dernier mois. Grâce à une subvention du ministère de la Culture, un mur a été construit entre l’espace boutique et la salle d’exposition. « Comme notre espace est vaste et que le plafond est ouvert, il y a énormément d'écho, ce qui fait que lorsqu'il y a un groupe scolaire, ou que quelqu'un vient à la billetterie pendant qu'une employée est au téléphone, ça devient rapidement cacophonique. Le mur va donc permettre aux visiteurs de vivre une expérience un peu plus immersive en coupant le son qui vient des bureaux et de la billetterie. En plus, ça permet aux artistes d'avoir davantage de surface pour accrocher des œuvres et de créer une mise en espace où la boutique n'est pas dérangeante visuellement », explique Émilie B. Côté qui espérait cet ajout depuis longtemps.

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