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Une belle aventure qui se termine

25 juillet 2024

par : Karen Lachapelle

Une triste de page vient de se tourner pour la Coop St-Eu alors que les membres du conseil d’administration annonçaient sa fermeture sur les réseaux sociaux. Après avoir tenté de tenir cette initiative à bout de bras, le constat est devenu évident que l’endroit n’était pas viable dans la formule actuelle. C’est ainsi la fin pour ce resto-dépanneur à vocation sociale, qui avait pour mission d’offrir des services de proximité dans la municipalité de St-Eugène.

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« C’est en 2014 que la coopérative a été créée administrativement, mais ça a pris trois ans avant, en 2017, que ça ouvre officiellement. Au départ, un plan d'affaires a été fait. La municipalité, à cette époque-là, venait de faire une espèce de tableau de bord dont l’objectif était de mettre en place un commerce de proximité », souligne d’entrée de jeu la présidente de la Coop, Mylène Raimbault.

« Initialement, le plan d'affaires de notre projet était en lien avec l’ancienne école. Cependant, une opportunité unique s'est présentée pour acquérir un nouvel édifice. L’autre bâtiment nécessitait de nombreuses rénovations, ce qui n'était pas viable pour un investissement rentable. Ainsi, le projet a été modifié pour acheter et transformer ce nouvel édifice. » Au départ, le concept était basé sur le prêt à emporter, sans inclure de spécialités comme les frites. « Cependant, avec la fermeture de Colette et du Daco, le conseil d'administration a vu une opportunité et a décidé d'acheter l'équipement nécessaire pour transformer notre projet en un casse-croute, tout en maintenant une offre de prêt-à-emporter. Initialement, nous avions également des produits frais, comme une mini-épicerie, mais cela a nécessité des ajustements en cours de route pour voir ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait pas. »

Au fil des années, de nombreux bénévoles se sont impliqués dans la Coop, mais malgré tout, le conseil d’administration est arrivé à bout de ressources. « Depuis deux ans que nous sommes impliqués, Nathalie et moi, nous avons constaté que le principal problème réside dans la gestion : un conseil d'administration doit non seulement superviser, mais aussi gérer l'entreprise, ce qui est une tâche difficile et épuisante. » Cette double-responsabilité était lourde à porter pour des bénévoles, ce qui explique un taux de roulement élevé des membres du conseil d’administration.

« Le défi de main-d’œuvre qualifiée était aussi toujours là. Il aurait fallu trouver une perle rare pour opérer la Coop, mais là, c’étaient les membres du conseil d’administration qui devaient faire les commandes, les commissions, penser à tout », mentionne Nathalie Bergeron, membre du CA. « Notre équipe se compose de bénévoles avec des emplois à plein temps, des responsabilités familiales, et une disponibilité limitée pour gérer les aspects opérationnels et administratifs de l'entreprise », ajoute la présidente.

Au départ, la Coop avait l'aide d'un agent de développement de la municipalité pour gérer les aspects administratifs. Cependant, ce soutien s'est estompé au fil du temps, laissant l’équipe de bénévoles assumer toutes les responsabilités.

Cette décision de fermeture a été crève-cœur. La déception et la fatigue étaient visibles sur le visage des deux femmes. Malgré tout, de nombreux points positifs ressortent de l’expérience. « La Coop a un côté rassembleur, de nombreuses personnes se sont impliquées. C’était aussi un lieu de rencontre qui permettait de briser l’isolement. Ça a aussi permis à des jeunes du village d’acquérir une première expérience de travail », précise Nathalie Bergeron.

La Coop est peut-être fermée au public, mais il reste quand même de nombreuses étapes. « Nous travaillons avec la SDT pour la fin, car nous ne savons pas comment on doit procéder maintenant. Est-ce qu’on liquide tout ce qui reste ? Est-ce que nous mettons le bâtiment en vente? La job est loin d’être finie », conclut madame Raimbault. Le conseil d’administration tente, en fait, de trouver quelle solution serait la meilleure et qui sait, trouver un preneur pour ce commerce de proximité.

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